Date published: 28/04/2014

Les négligés de LogiRénov

2-copropriete-condo28 avril 2014 - Les copropriétés québécoises sont les négligées du crédit d'impôt LogiRénov, annoncé le 24 avril dernier par le gouvernement du Québec. C'est du moins ce que pense le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ).

En excluant les parties communes à usage restreint (ou non) rattachées aux condos, l'État québécois a raté une occasion en or d'inciter les syndicats de copropriétaires à la saine gouvernance. Ceux dont les immeubles sont en mauvais état auraient pu se prévaloir d'un tel crédit d'impôt, et ainsi économiser des sommes d'argent considérables.

"Il est dommage que plusieurs travaux admissibles dans le cadre de LogiRénov, par exemple le remplacement des gouttières, les réfections de toitures, le remplacement des revêtements extérieurs ou de la plomberie, soient exclus des copropriétés, alors que les propriétaires de maisons individuelles pourront en bénéficier", lance Élise Beauchesne, membre du conseil d'administration du RGCQ.

Cette situation est d'autant plus regrettable que le chapitre Bâtiment du Code de sécurité (CBCS), entré en vigueur le 18 mars 2013, obligera les syndicats de copropriétaires d'immeubles comptant cinq étages ou plus, dont les copropriétés, à faire une inspection périodique des façades. Les stationnements étagés sont également ciblés par le CBCS, ainsi que les systèmes de sécurité.

Si ces inspections devaient révéler des anomalies hypothéquant la sécurité des occupants, ou des personnes circulant à proximité des édifices concernés, leurs propriétaires seraient tenus d'apporter les correctifs nécessaires. Or, plusieurs syndicats de coproriétaires seront confrontés à des appels de charges colossaux, faute d'avoir entretenu leur immeuble. Ce crédit d'impôt aurait dès lors été fort utile.

"Cette lacune est un non-sens et m'apparaît incohérente. Le nouveau gouvernement arrivé en poste, récemment, n'est peut-être pas au fait de cette incongruité. Quoi qu'il en soit, il y aurait lieu de corriger le tir. Cela encouragerait non seulement les copropriétés à faire les travaux qui s'imposent, mais serait aussi plus juste à l'égard des copropriétaires, qui payeront ces travaux de leurs poches avec de l'argent déjà imposé, à l'instar des propriétaires de maisons individuelles", clame Élise Beauchesne.

Elle invite d'ailleurs les gestionnaires de copropriété et ses administrateurs, ainsi que les entrepreneurs et d'autres associations, à se rallier et à faire du lobbying, afin de rendre admissibles le crédit d'impôt LogiRénov aux parties communes des copropriétés.

Montréal, 28 avril 2014