10 octobre 2017 — Le refrain est connu depuis fort longtemps déjà : nos logements collectifs pourraient mal résister à l'usure du temps, en raison « d’un déficit au regard de la qualité du bâti », affirme l’avocat émérite Yves Joli-Coeur, également secrétaire général du RGCQ.
« Ça fait penser aux infrastructures routières. Lorsqu’on passe en dessous d’un pont, on se demande parfois s’il va nous tomber dessus. Est-ce que la copropriété ressemble un peu à ça? En partie, oui », d’ajouter Yves Joli-Coeur. Selon lui, la situation au Québec serait pire qu’ailleurs au pays.
Pourquoi ces déficiences de construction? Parce qu’actuellement, au Québec, la surveillance des chantiers résidentiels n’est pas obligatoire. Un promoteur qui construit des condos n’est pas tenu d’assurer cette surveillance, souligne Yves Joli-Coeur. Certains promoteurs le font, mais en gros, « on peut faire à peu près n’importe quoi sur un chantier, en l’absence de contrôle, parce que le promoteur et le propriétaire du terrain sont les mêmes. Il n’y a aucune zone critique », explique-t-il.
La première chose à vérifier avant d’acheter un condo touche justement ce contrôle. L’immeuble dans lequel il se trouve a-t-il fait l’objet d'une surveillance pendant les travaux? Dans l’affirmative, mieux vaut s’informer sur l’identité des surveillants, et savoir s’ils sont indépendants du promoteur.
L’autre problème en copropriété touche les déficits d’entretien chroniques dans plusieurs immeubles, ainsi que les fonds de prévoyance insuffisants - voire inexistants - pour réaliser les travaux majeurs et remplacer les parties communes arrivées à échéance. Tout cela pourrait mener à des problèmes endémiques au Québec, par le fait d’administrateurs bien souvent bénévoles qui ne maîtrisent pas l’essentiel des tâches qu'ils doivent accomplir.
En résumé, Yves Joli-Coeur clame qu’il est grand temps que le gouvernement provincial annonce une réforme législative sur la copropriété. On nous La promet depuis plus de deux ans, mais elle n’arrive toujours pas », conclut-il.
Montréal, 10 octobre 2017
Source: Radio-Canada