Date de publication: 24/03/2020

Le coronavirus sème la zizanie en copropriété

24 mars 2020 - La zizanie s’installe en copropriété au Québec, en raison du coronavirus (COVID-19) et des contraintes qu’il entraîne dans plusieurs immeubles. Certains de leurs occupants remettent en question la légitimité des administrateurs à prendre des décisions impopulaires.

Les piscines, terrasses, gyms, saunas, salons et bibliothèques sont soudainement fermés, afin de se conformer aux directives du gouvernement, qui interdit désormais les rassemblements d’individus.

 

Mécontentement généralisé

Certains copropriétaires rouspètent, d’autres haussent le ton, jusqu’à contacter leur avocat! Une question est sur toutes les lèvres: est-ce qu'un syndicat de copropriétaires a le pouvoir d’aller aussi loin en temps de crise?

« Les conflits ont pris une autre tournure à L’Île-des-Sœurs il y a deux semaines, relate Yves Joli-Cœur, avocat émérite et secrétaire général du RGCQ. Un des copropriétaires et sa famille n’ont pu aller à la piscine, car le gestionnaire en a fermé l’accès. Furieux, le copropriétaire en question a menacé d’exiger son renvoi et même celui des administrateurs. Il n’avait rien compris au principe de distanciation sociale. Des administrateurs bénévoles ont eu une longue discussion avec lui à ce sujet. Néanmoins, les cas de ce genre se multiplient. »

Parties communes

Des parties communes comme les salles communautaires sont souvent l’âme d’une copropriété. De nombreux copropriétaires peinent à comprendre pourquoi elles doivent demeurer fermées. Les plus dubitatifs sont les aînés, pour qui des endroits de ce genre sont les seuls où ils peuvent socialiser. Plusieurs d’entre eux remettent en question le droit des administrateurs à en interdire l’accès. 

L’article 322 du Code civil du Québec est pourtant clair : « L’administrateur doit agir avec prudence et diligence. » Cela dit, un immeuble détenu en copropriété divise est un véritable milieu de vie. Pour y maintenir l’harmonie, le syndicat doit avant tout communiquer régulièrement avec les copropriétaires, afin de les inciter à collaborer. Et pour expliquer, encore et encore, chacune des décisions prises. 

Copropriétaires, administrateurs et gestionnaires devraient instaurer une chaîne de solidarité pour soutenir les copropriétaires du troisième âge (70 ans et plus) qui, en raison du coronavirus, se retrouvent isolés et peuvent en souffrir énormément.

Montréal, 24 mars 2020
Source : Le Journal de Montréal