8 juin 2016 — La France doit faire face à un nombre élevé de copropriétés en difficulté. Cette problématique est connue depuis longtemps déjà, ce qui oblige l’État français à prendre les mesures qui s’imposent pour redresser la barre.
Dans ce pays, plus de 100 000 copropriétés sont considérées comme fragilisées, soit une copropriété sur six ou un million d’appartements, estime le ministère du Logement. Au point que la ministre en titre, Sylvia Pinel, a prévu un plan triennal (2015-2018) pour mieux repérer, prévenir et traiter les problèmes dans ces copropriétés dégradées ou susceptibles de le devenir, indique L’Obs.
Outre un partenariat renforcé avec les collectivités locales, la ministre a prévu des plans pluriannuels régionaux en 2016, en collaboration avec les élus locaux, les opérateurs et les professionnels de la copropriété.
Le gouvernement français pourra également financer son plan triennal grâce à l’Agence nationale de l’habitat (Anah), un organisme administratif public qui allongera 60 millions d’euros, d’ici 2018, pour rescaper 15 000 logements par année. En 2014, quelque 11 000 unités ont bénéficié d’une aide financière octroyée par l’Anah.
Entre 2006 et 2015, une autre tranche de 2 400 copropriétés a été redressée par cet organisme, ce qui a représenté 140 000 condos, selon ce que rapporte l’Anah. Les trois quarts du temps, les copropriétés visées par ces redressements comptent moins de 11 logements.
Outre les travaux qui y sont réalisés dans les parties communes et privatives, ces immeubles bénéficient d’actions appropriées pour faire baisser les charges, diminuer les impayés ou renégocier les créances, ce qui permet la mise à niveau des états financiers d’une copropriété. La plupart des copropriétaires en difficulté n’ont pas les moyens d’assumer leurs frais de condo, pas plus que les travaux d’entretien et de réparation périodiques.
La France nous apprend que les déficits d’entretien chroniques ont nécessité des mesures d’urgence. Ces mesures ont obligé les Français à financer le redressement d’appartements, qui se comptent par dizaines de milliers. Plusieurs observateurs estiment que le Québec aurait intérêt à en tirer les leçons qui s’imposent, sans quoi la copropriété dans cette province pourrait subir le même sort.
Montréal, 8 juin 2016
Source: L'Obs