Mode de fonctionnement
Appareil présent dans la majorité des copropriétés, le chauffe-eau à accumulation possède un rôle essentiel dans le confort de tous les occupants d’un immeuble et donc, il fait ainsi partie des appareils électriques qui sont les plus sollicités dans un logement; il fournit l’eau chaude sanitaire utilisée à diverses fins, notamment pour prendre une douche, se laver les mains et faire la lessive.
Le fonctionnement d’un chauffe-eau à accumulation est simple: sous la pression, l'eau froide entre soit par le côté, la base ou le dessus de la cuve à mesure que celle-ci se vide pour répondre aux besoins en eau chaude; elle est ensuite chauffée par les éléments et stockée dans un réservoir isolé thermique.
Puisque la densité de l'eau chaude est inférieure à celle de l'eau froide, celle-ci remonte progressivement vers le haut du réservoir. Le chauffe-eau est un appareil électrique muni d’une anode sacrificielle de magnésium ou d’aluminium conçue pour prolonger sa durée de vie; par électrolyse, l’anode se consume lentement protégeant ainsi la cuve vitrifiée contre la corrosion.
Estimation de la durée de vie utile
Bien qu'un chauffe-eau à accumulation dure en moyenne de 8 à 10 ans, il demeure impossible de prévoir avec certitude à quel moment il faudra le remplacer; par conséquent, les signes avant-coureurs d'une défectuosité nécessitent une réaction immédiate afin d'éviter un dégât d'eau. Les chauffe-eaux dysfonctionnels manifestent plusieurs anomalies qu'il faut savoir reconnaître; voici quelques exemples:
- l'appareil laisse fuir de petites quantités d'eau;
- la couleur de l'eau chaude a changé (la couleur de l'eau du robinet n'est plus translucide, mais plutôt trouble ou teintée);
- la quantité d’eau chaude disponible diminue;
- la température de l'eau baisse;
- des traces d’humidité apparaissent sur le cylindre métallique du réservoir;
- le cylindre métallique est rouillé à sa base.
Par ailleurs, pour connaître l’âge réel d’un chauffe-eau, il suffit généralement de regarder sur la plaque descriptive de l’appareil collée sur la surface extérieure du réservoir; elle indique le mois et l'année de fabrication. Toutefois, pour certains modèles, seul un numéro de série de l’appareil y est inscrit ce qui supposera une recherche sur le site Web du manufacturier afin d'en connaître l’âge.
Vérification
Un chauffe-eau devrait être inspecter visuellement de temps à autre afin de déceler toute fuite d'eau possible dans le bac de rétention ou sur le plancher. Certains modèles exigent, au moins une fois par année, d'activer manuellement la soupape de sûreté température et pression; si cette soupape continue de fuir même après son activation, elle devra dès lors être remplacée.
Remplacement
Le remplacement d'un chauffe-eau exige un savoir-faire et des habiletés bien précises; sa mise en place nécessite:
- des raccordements de tuyaux (plomberie);
- un branchement électrique;
- l'installation d'une soupape de sûreté température et pression afin de prévenir tout risque d’explosion;
- un bac de rétention.
C’est pourquoi seul un entrepreneur membre de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ) qui détient la licence d’entrepreneur appropriée devrait être mandaté pour installer un chauffe-eau; il est fortement déconseillé à un copropriétaire de le faire lui-même, car en cas de problème, il assumerait l’entière responsabilité des possibles conséquences qui en découleraient.
Arrêt de l’alimentation
Certaines déclarations de copropriété stipulent que les copropriétaires, les locataires et les autres occupants qui s’absentent pendant au moins une semaine, cette période de temps pouvant varier d'une déclaration de copropriété à l'autre, doivent fermer la valve d’alimentation de leur unité; cette obligation ne touche pas l'alimentation électrique d'un chauffe-eau. Il faut également se rappeler que pour prévenir la formation de bactéries dont la Legionella pneumophila, le maintien d'une température minimale de l'eau à 60 degrés Celsius (140 degrés Fahrenheit) est requis.
Détecteurs de fuite d'eau
Il existe de nouvelles technologies disponibles sur le marché afin de réduire l’importance des dégâts causés par l’eau. Le principe est simple: des sondes de détection sont positionnées près des zones à risque, notamment dans les environs immédiats d'un chauffe-eau, d'un lavabo, d'une toilette ou d'un lave-linge; ces sondes sans fils communiquent avec une valve électronique installée sur l’entrée d’eau principale du logement et si l’une d'elles détecte la présence d’eau, elle relaiera l’information à cette valve ce qui fermera automatiquement l’alimentation en eau du logement.
BON À SAVOIR! En cas d'absence pendant plus d'un mois, l'alimentation électrique ou au gaz d'un chauffe-eau devrait être interrompue, car une partie de l'eau contenue dans le réservoir pourrait s'évaporer; résultat: l'élément chauffant risquerait de s'endommager. Au retour, il faudra redémarrer le chauffe-eau; deux à trois heures suffiront à ramener la température de l'eau à 60 degrés Celsius afin d'irradier les bactéries. Après une absence prolongée, il est indispensable de laisser couler l’eau chaude de la douche pendant plusieurs minutes afin de purger l'eau accumulée dans la tuyauterie.
À RETENIR: Les copropriétés québécoises sont de plus en plus nombreuses à opter pour l’installation dans toutes leurs unités d’un système qui détecte les fuites d’eau; cette pratique est devenue nécessaire, car plusieurs sinistres ont eu un impact négatif sur les primes et les franchises d’assurance.
ATTENTION! Pour éviter un dégât d’eau, les chauffe-eaux doivent figurer en tête de liste des appareils à placer sous haute surveillance; identifier leur date d’installation assortie d’une facture du plombier et d’un échéancier de remplacement est une approche préventive qui devrait porter ses fruits et ces appareils doivent être remplacés au plus tard tous les 10 ans, car sinon, les risques de fuites augmenteront considérablement.