Date de publication: 22/03/2015

Airbnb: les locations qui dérangent

22 mars 2015 - Les locations de propriétés à court terme inquiètent plusieurs syndicats de copropriétaires nord-américains et européens. Ce phénomène a pris de l'ampleur en 2008, quand trois californiens de San Francisco (Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk) ont fondé la plateforme communautaire appelée Airbnb. Celle-ci permet à des propriétaires résidentiels et des touristes d'entrer en contact, par le truchement du Web, afin de conclure des ententes de location à court terme.

Dans son édition d'hiver 2014, le magazine canadien Condo Voice a publié un article détaillé sur le sujet. Coiffé du titre Quand un condo devient-il une chambre d'hôtel?, son auteur, Jason Rivalt, trace un portrait préoccupant du phénomène.

"Airbnb a un impact indéniable sur l'industrie hôtelière. Cette agence se développe à un rythme tel que très bientôt, elle surpassera les chaînes hôtelières InterContinental Hotels Group ainsi que Hilton Worldwide, qui sont les deux plus importantes à être en activité sur la planète. Une récente étude a même établi que si cette croissance se poursuit à la même cadence, la plupart des hôtels verront leurs profits chuter de 10 %".

Les copropriétés préoccupées

Plusieurs copropriétaires et syndicats de copropriétaires s'inquiètent des répercussions de la location à court terme. Leur impression générale sur cette pratique est sans équivoque: "Airbnb contribue à éroder les notions de bon voisinage et de communautarisme en copropriété".

Les arrivées et départs continuels de locataires dans un immeuble créent un malaise palpable, car bon nombre de ces occupants temporaires ne se sentent nullement concernés par les notions de civisme. "Pour tout dire, plusieurs syndicats de copropriétaires craignent que leur immeuble devienne un hôtel", d'ajouter Condo Voice.

Pour protéger son industrie touristique, le Québec ne permet pas aux propriétaires résidentiels les locations à court terme de moins de 31 jours, à moins d'obtenir un permis au coût de $250. De leur côté, les locataires doivent détenir une assurance responsabilité civile d'une valeur d'au moins deux millions $, et payer (à Revenu Québec) une taxe variant entre deux et trois dollars par nuitée.
 
Ceux qui louent illégalement leur propriété (à court terme) et qui se font prendre trouveront la note très salée. L'an dernier, le gouvernement du Québec a mis deux propriétaires résidentiels à l'amende pour cette raison. Ces derniers devront payer entre 750 $ et 2250 $ par jour de location, nous dit Condo Voice.
 
La location à court terme, c'est payant
 
Toujours selon Condo Voice, Airbnb valait récemment 10 milliards $. Le système proposé par cette entreprise en incite plusieurs à s'en prévaloir, car la location à court terme est beaucoup plus "rentable", en comparaison d'un bail à long terme. Par conséquent, la "régularisation des activités d'Airbnb représentera un processus continu pour plusieurs communautés", conclut Condo Voice.

Montréal, 22 mars 2015

Condo Voice est publié quatre fois par année pour le compte du Canadian Condominium Institute - Toronto & Area Chapter