20 avril - Robert Delarosbil est atteint de surdité. Il a besoin de son chien d'assistance dans ses déplacements, mais la copropriété dans laquelle il vit, le Verre-Bourg (Ste-Foy), ne l'entend pas ainsi. En fait, son syndicat souhaite parvenir à expulser l'animal des lieux.
Pour plusieurs, cette attitude se résume à dire que la planète Terre n'est pas faite pour les personnes handicapées. La plus importante association de copropriétaires de la province, soit le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ), déplore cette mentalité qu'elle qualifie de "scandaleuse".
"Il ne fait aucun doute que Robert Delarosbil est en droit de conserver son animal, lequel lui a été fourni par les clubs Lions au coût de 30 000 $", clame Michel Paradis, avocat en droit de la copropriété et président du chapitre de Québec du RGCQ. Selon lui, la Charte québécoise des droits et libertés a préséance sur une déclaration de copropriété, même si elle interdit la présence d'animaux dans un immeuble. "Si une personne handicapée a besoin d'un animal pour pallier son handicap, et qu'elle en fait la démonstration, la déclaration de copropriété doit respecter ce droit", ajoute-t-il.
Rappelons qu'une commission parlementaire se penche actuellement sur une pétition. Celle-ci demande l'adoption d'une loi autorisant une personne handicapée d'être accompagnée par son chien-guide. Non seulement dans un endroit public, mais aussi dans sa résidence, qu'il s'agisse d'un condo ou d'un logement locatif. Or, le président de l'Association des syndicats de copropriétaires du Québec (ASCQ), Michel C. Charlebois, y a fait des représentations au nom de la copropriété Verre-Bourg, appuyant la position des administrateurs de cette dernière dans le dossier impliquant Robert Delarosbil.
Toujours selon Michel Paradis, il aurait été facile d'en arriver à une entente dans cette affaire, en permettant à ce chien-guide l'accès aux parties privatives de Robert Delarosbil, tout en balisant ses allées et venues au sein des parties communes. "Je suis étonné que cette histoire fasse les manchettes, et qu'il faille voter cette question à l'Assemblée nationale, à l'occasion d'une commission parlementaire", conclut Michel Paradis.
Montréal, le 20 avril 2013
Source: Le Soleil