21 mai 2017 — Les conversions d’immeubles à logements locatifs en copropriétés divises sont un sujet délicat. Il s’en trouve plusieurs pour décrier le phénomène, car il participe à l’érosion du parc immobilier locatif à Montréal, au détriment des personnes incapables d’accéder à la propriété.
Pour cette raison, l’arrondissement Le Sud-Ouest a récemment statué que toute demande de conversion en copropriété divise ne pourra plus lui être adressée. Désormais, les personnes désireuses d’entamer ce processus devront s’en remettre à la Régie du logement. Les élus du Sud-Ouest rejoignent, ainsi, les arrondissements Rosemont-La-Petite-Patrie et Le Plateau-Mont-Royal, qui ont également mis en place des politiques strictes sur cette question.
Le Sud-Ouest avait le pouvoir d’autoriser ces conversions depuis 2000, moyennant l’approbation préalable de la Régie du logement. Mais désormais, ses élus ne veulent plus y participer. « L’offre de copropriétés divises sur le territoire a explosé au cours des 12 dernières années avec le boom immobilier », pouvait-on lire dans le sommaire décisionnel et l’adoption du règlement.
Mais son abrogation ne s’est pas faite à l’unanimité. Les quatre conseillers de Projet Montréal ont voté pour, tandis que le maire Benoit Dorais n’a pas exercé son droit de vote, affirmant que la nouvelle donne suscite en lui un malaise et des préoccupations.
« Il y a du bon dans cette abolition, mais ça occasionne d’autres petits problèmes », a-t-il dit lors de la séance du conseil d’arrondissement, précisant que la conversion en copropriété divise peut bénéficier à certains petits propriétaires. « Un propriétaire de Ville-Émard a vendu son studio parce qu’on lui a permis une copropriété divise. Avec ça, il a pu obtenir les liquidités pour rénover la maison qu’il risquait de perdre à cause de sa situation financière », a-t-il conclu.
Rappelons que dans le Sud-Ouest, en date de 2011, quelque 65,5 % des ménages étaient locataires.
Montréal, 18 mai 2017
Source : La Voix Pop Sud-Ouest