31 mars 2010- Dans les logements en condominium, on entend souvent des plaintes sur l’infiltration d’air aux portes, fenêtres et même les prises de courant, causant un inconfort désagréable en hiver. Une première cause est souvent une mauvaise étanchéité au pourtour des fenêtres et des portes-patio et parfois les fenêtres et portes elles-mêmes.
Mais, on oublie trop souvent qu’il peut y avoir une deuxième cause à cette infiltration et c’est un déséquilibre dans les systèmes de ventilation mécanique du bâtiment. En effet, trop souvent la quantité d’air totale évacuée des hottes, des sécheuses et des salles de bain est supérieure à celle de l’air extérieur de remplacement préchauffé. Parfois ce problème existe déjà sur les plans et devis d’ingénieurs-concepteurs, mais souvent aussi il y a eu un changement par le constructeur qui a voulu économiser sur cette installation.
Il existe des méthodes éprouvées depuis des dizaines d’années et conformes aux normes et codes de construction, afin de faire des calculs adéquats de quantités d’air à évacuer. Ensuite, en toute logique, ces normes demandent de remplacer l'air évacué par une même quantité d’air d’alimentation. L’introduction de l’air extérieur dans le bâtiment doit être faite de façon mécanique et non par infiltration, tel qu’exigé par le Code National du Bâtiment.
Alors, si l’alimentation est inférieure à l’évacuation, cela crée un vide généralisé dans le bâtiment et l’air de remplacement cherche à entrer par toutes les fissures possibles. C’est alors que l’infiltration se produit par les fenêtres et portes-patio et autres fissures et cela devient source d’inconfort. En effet, l’air froid qui entre dans la pièce n’a pas le temps d’être bien réchauffé par les plinthes électriques avant d’atteindre les occupants et de se répandre sur le plancher. De plus, les logements plus près du niveau de la rue peuvent ainsi recevoir des odeurs de la rue et aussi des poussières qui ne sont pas filtrées par un système de ventilation.
À l’inverse, il n’est pas acceptable non plus d’alimenter plus d’air que la quantité évacuée parce que ça crée alors une pression positive dans le bâtiment et force l’air vers l’extérieur par les fissures déjà mentionnées. À ce moment-là, l’air humide aura tendance à aller se condenser dans les murs extérieurs et à détériorer les éléments architecturaux dans l’intérieur même des murs et parfois même à engendrer de la moisissure et des champignons.
En conclusion, rappelons-nous que l’infiltration d’air dans les logements n’est pas toujours due uniquement à une mauvaise qualité des matériaux ou d’installation des portes et fenêtres, mais est souvent due aussi au vide créé par la ventilation dont l’alimentation est inférieure à l’évacuation. Une vérification des plans et devis de construction et des équipements de ventilation installés s’imposent pour vérifier s’il y a déséquilibre indu ou non.
Paul Grégoire, Ingénieur-conseil
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