18 mai 2010- Les vitrages isolants sont constitués de deux panneaux de verre consécutifs espacés normalement de 12mm. Cet espacement est obtenu par un intercalaire constitué d’un tube creux en aluminium. L’espace entre les deux panneaux de verre contient souvent de l’air, mais peut également contenir des gaz comme l’argon, le krypton, le dioxyde de carbone ou encore l’hexafluorure de soufre.
L’étanchéité du vide est assurée par un joint situé au périmètre des panneaux de verre. Ce joint est constitué de deux sections. Le joint primaire est normalement constitué de pièces de polyisobutylène situées de chaque côté de l’intercalaire et d’un joint d’étanchéité secondaire constitué de polysulfure, de polyuréthane ou de silicone. L’intercalaire contient un déshydratant constitué de matériaux granulaires pour les intercalaires tubulaires ou d’une poudre pour les autres types d’intercalaire.
Il arrive périodiquement que de la buée se forme sur les parois des panneaux de verre donnant sur l’espace vide entre les deux vitrages. Cette buée obstrue la visibilité, réduit la transparence des panneaux de verre et donne mauvaise apparence à l’immeuble.
Prévoir le moment inévitable où il faudra réparer ou remplacer les vitrages isolants est un défi de taille pour les responsables d’immeubles. Le rendement des vitrages isolants ainsi que le moment où ils s’embuent sont en lien direct avec le taux d’humidité de la lame de gaz et la perméabilité des joints d’étanchéité sur le pourtour du vitrage.
Le taux d’humidité de la lame d’air est tributaire de la quantité de vapeur d’eau absorbée par le déshydratant au moment où celui-ci est exposé à l’air en usine. Si le déshydratant a absorbé une grande quantité de vapeur d’eau pendant la fabrication du vitrage, son pouvoir d’absorption se trouvera réduit par la suite et il suffira d’une moins grande quantité de vapeur pour que ce dernier s’embue.
Le volume d’air piégé à l’intérieur des vitrages isolants subit des variations qui entraînent la flexion des panneaux de verre vers l’extérieur ou vers l’intérieur du vitrage, et du coup, l’étirement ou la compression des joints périmétriques d’étan-chéité. Ce mouvement influence la longueur et la surface des joints d’étanchéité et, par conséquent, leur imperméabilité. Les vitrages situés sur les élévations ensoleillées du bâtiment subissent plus de mouvement que ceux situés sur les élévations ombragées.
Selon une étude réalisée par le Conseil national de recherches du Canada, (Digest de la construction au Canada no CBD-126F disponible à l’adresse suivante https://nrc-publications.canada.ca/eng/view/ft/?id=f6eb94b9-639a-4242-93cd-ada90a6827ee), les cycles de gélivité et les variations dimensionnelles provoquées par les écarts de température sont parfois deux fois supérieures sur les élévations sud par rapport aux élévations nord. Les cycles de gélivité sont également importants sur les élévations est et ouest, mais l’amplitude des variations thermiques varie considérablement en fonction des saisons.
En principe, nous pouvons considérer que les panneaux de verre situés sur les élévations est, sud et ouest, ont plus de chance d’avoir des défaillances que ceux situés sur les élévations nord, en raison de l’incidence des variations thermiques sur leur mouvement de flexion et de contraction.
Il faut également considérer que nous n’avons pas d’informations sur les conditions de la mise en place du déshydratant lors de la fabrication des panneaux de verre. L’humidité ambiante lors de l’assemblage des panneaux de verre a une incidence sur la longévité du produit.
Réjean Touchette, Technologue professionnel
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