Date published: 05/02/2021

La misère des riches en copropriété

5 février 2021 - Le 432 Park (New York) était promis à un bel avenir. Mais aujourd’hui, cette tour résidentielle de grand luxe, réservée aux mieux nantis de la planète, est grevée par divers problèmes de conception. Après avoir brièvement trôné en tant qu’édifice résidentiel le plus haut du monde (1 400 pieds), il est entré dans le club des gratte-ciel où les difficultés sont aussi nombreuses que le nombre d’occupants.    

Il y a une demi-décennie à peine, le 432 Park était prisé par de richissimes acheteurs étrangers, et très en vue, qui recherchaient la discrétion et les gros rendements. Six ans plus tard, ces mêmes personnes sont en situation litigieuse avec le promoteur.

 

Dégâts d’eau à répétition

Les réclamations comprennent des millions de dollars en dégâts d’eau, lesquels ont été causés par une plomberie et une mécanique vraisemblablement déficientes. Sans oublier des ascenseurs dysfonctionnels, des murs qui grincent comme dans la cabine d’un navire, probablement liés au principal argument de vente du bâtiment : sa hauteur vertigineuse. C’est du moins ce que rapportent des propriétaires, des ingénieurs et des documents obtenus par le New York Times.

Des ingénieurs au courant de certains des différends affirment que les problèmes précités se manifestent, graduellement, dans d’autres nouvelles tours de ce genre. Presque toutes les unités d’habitations du 432 Park sont vendues. La valeur du gratte-ciel est évaluée à 3,1 milliards de dollars. Le penthouse situé au 96e étage a été vendu 88 millions. Jeninifer Lopez et Alex Rodriguez y ont acheté un appartement d’une superficie de 4 000 pieds carrés, dont la valeur d’achat se chiffrait à 15,3 millions. Ils l’ont revendu un an plus tard.

Sauver la mise

Désormais, la communication entre les résidents prend une tournure acrimonieuse. Tous cherchent un remède aux nombreux problèmes vécus, sans pour autant hypothéquer la valeur de leur propriété. « J’étais convaincue que ce serait le meilleur bâtiment de New York », a déclaré Sarina Abramovich, l’une des premières occupantes du 432 Park.

Elle et son mari, Mikhail, travaillaient dans le secteur pétrolier et gazier. Ils ont acheté (en 2016) un appartement étagé de 3 500 pieds carrés dans cette tour. Coût à l’achat : 17 millions de dollars. Ils souhaitaient acquérir une résidence secondaire pour se rapprocher de leurs enfants devenus adultes.

Lorsqu’elle s’est présentée dans l’immeuble le jour de son arrivée, elle s’attendait à emménager dans un appartement achevé. Or, il était toujours en construction. « Ils m’ont placée dans un monte-charge ceinturé de plaques d’acier et de contreplaqué, avec un opérateur portant un casque de construction. C’est dans ces conditions que j’ai rejoint mon appartement », dit-elle.

Problèmes en cascade

À partir de là, les soucis ont cumulé en cascade pour elle. Plusieurs dégâts d’eau sont survenus dans l’immeuble. Après le premier incident, de l’eau s’est infiltrée dansn son appartement, causant des dommages estimés à 500 000 dollars, a-t-elle dit.

Les problèmes du bâtiment ont entraîné d’importantes dépenses. Quant aux frais de condo, ils ont bondi de près de 40 % en 2019, selon les courriels de la direction, qui citaient entre autres la hausse des primes d’assurance et des réparations. En somme, les défauts de constructions d’une copropriété ne font pas de discriminations entre les riches et les moins nantis.

Montréal, 5 février 2021
Source : New York Times