Date published: 24/08/2019
La loi 141 ne va pas assez loin, selon certains observateurs
24 août 2019 - L’adoption du projet de loi 141 sur l’assurance en copropriété n’apportera pas de solution miracle, dans l’immédiat du moins, estiment certains acteurs qui évoluent dans le domaine de la copropriété depuis des décennies.
Malgré des changements majeurs prévus dans plusieurs domaines, dont la création obligatoire d’un fonds d’autoassurance et la description d’unités de références, afin de clarifier les améliorations apportées aux parties privatives, l’assurance en copropriété peinera à se sortir d’un marasme qu’elle compte éradiquer.
Pas d’espoir d’amélioration à court terme
« Les nouvelles règles n’amélioreront pas, à court terme, la performance ou les perspectives de l’assurance en copropriété », croit Pierre J. Gravel, courtier en assurance de dommages, directeur de comptes principal, responsable de la gestion et de la coordination de l’assurance des copropriétés chez Lussier Dale Parizeau Inc.
Il faut savoir que les assureurs qui se sont retirés de la copropriété, faute d’être rentables dans ce secteur d’activité, ainsi que les autres qui ne couvrent que les syndicats de copropriétaires bien gérés, voudront prendre du recul et voir les résultats promis avant de possiblement reprendre du service.
Les assureurs et les syndicats devront faire leur part
Si les assureurs doivent faire leur part pour améliorer la situation, les syndicats de copropriétaires devront faire de même. « Il leur faudra être plus disciplinés », croit l’avocat émérite et secrétaire général du RGCQ, Yves Joli-Coeur, qui salue cette nouvelle loi, dont l’objectif est d’assurer une meilleure protection des consommateurs, en l’occurrence celle des copropriétaires.
Il faut dire que la prévention et la proactivité est souvent mise de côté par plusieurs syndicats de copropriétaires,en raison d’une insouciance ou d’une négligence à prendre les choses en main, et ce, dès le démarrage d'une copropriété. « Il faut faire de la gestion de risque avec eux, y aller de recommandations et d’inspections, ce que les assureurs n’ont pas fait », clame Pierre J. Gravel. Ce dernier estime que de nos jours, quelques 90 % des réclamations en copropriété sont liées aux dégâts d’eau.
La loi 141 ne va pas assez loin
Par ailleurs, plusieurs observateurs considèrent que le projet de loi 141 ne va pas assez loin pour améliorer le secteur. Pour Pierre J. Gravel, il reste plusieurs brèches à colmater. « Il faudra voir comment le marché de la copropriété réagira aux nouvelles règles », commente pour sa part Yves Joli-Cœur.
En plus de ne pas préciser qui devrait être nommé fiduciaire d’assurance, et de ne pas déterminer ce qu’est une « perte importante » lors d’un sinistre, la nouvelle loi ne prévoit aucune disposition spécifiques aux assurances pour copropriétés par phases. Pourtant, ce concept est en pleine expansion dans la construction à destination résidentielle ou mixte, avance-t-il.
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Montréal, 24 août 2019
Source : Le Journal de l’Assurance