12 décembre 2016 — L’économie de partage a favorisé la création d’une nouvelle réalité en copropriété, soit celle de la location à court terme. Des sites Web comme Airbnb en font la promotion et connaissent un succès planétaire.
Location à court terme : une nuisance
Plusieurs copropriétaires investisseurs inscrivent leurs unités sur ces sites de partage, tandis que ceux qui en subissent les contrecoups ne la trouvent pas drôle du tout. La plupart d’entre eux considèrent, et avec raison, que cette pratique créé une entorse à l’esprit communautaire qui règne en copropriété. Les personnes qui s’y opposent sont par ailleurs préoccupées par leur propre sécurité, en raison d’un va-et-vient continu d’étrangers à toute heure du jour et de la nuit.
Ils s’inquiètent, également, des dommages potentiellement causés aux parties communes par des locataires temporaires, et redoutent ceux dont le comportent porte atteinte à leur jouissance des lieux. Bien souvent, les copropriétés qui ferment les yeux sur la location à court terme deviennent, ni plus ni moins, des maisons d’hébergement exploitées illégalement.
En l’absence d’une législation pour interdire la location à court terme en copropriété, plusieurs syndicats de copropriétaires éprouvent des difficultés à mettre un frein à cette pratique. Cependant, certains y parviennent.
CBC News rapportait, récemment, qu’un syndicat de copropriétaires a réussi à déloger ses administrateurs du CA, parce que ces derniers étaient favorables à la location à court terme dans l'immeuble, malgré que cette pratique soit interdite dans la déclaration de copropriété. Deux entreprises y recrutaient des locataires pour leurs copropriétaires investisseurs depuis cinq ans.
Barrer la route aux locataires
Pour sa part, The Globe and Mail a relaté l’histoire d’un concierge qui passait plusieurs heures, chaque jour, à débusquer (sur des sites de partage) les locateurs à court terme dans la copropriété dont il avait la charge. Il surveillait aussi les personnes qui arrivaient avec des bagages, afin de les empêcher d’entrer dans l'immeuble. S’il n’est pas facile de faire cesser la location à court terme, les deux exemples précités démontrent que l’on peut réussir à le faire, moyennant une bonne dose de patience et une grande persévérance.
Montréal, 13 décembre 2016
Source: Lash/Condo Law