Date published: 08/01/2015

Faux départ à la GCR?

7-copropriete-condo8 janvier - Officiellement entrée en vigueur le 1er janvier, la Garantie de construction résidentielle (GCR) connaîtra-t-elle un faux départ? C'est ce que craint Jean Dion, secrétaire général de l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC), qui siégeait au conseil d'administration de la GCR, avant d'y annoncer sa démission le 9 décembre dernier.

L'homme occupait l'un des trois sièges de ce CA réservés aux associations de consommateurs, question de défendre leurs intérêts lorsqu'ils procéderont à une réclamation, en raison d'une problématique de construction identifiée sur l'immeuble résidentiel qu'ils ont acquis. Le départ de Jean Dion se résume non seulement à des questions de valeurs et de principes, il est également le fruit d’une inquiétude fondamentale : la GCR semble vouloir reproduire des erreurs commises par ses prédécesseurs, ce qui, aux yeux de l’ACQC, affaiblirait son mandat visant une meilleure protection du public face aux entrepreneurs.

Une mésentente sur plusieurs fronts a contraint Jean Dion à claquer la porte. L’un des motifs justifiant ce départ touche les contrats préliminaires. Ces documents représentent la genèse d’une vente résidentielle, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un condo. Signés par des promettant-acquéreurs qui désirent acheter une propriété sur plan ou construite, ils sont conçus par et pour des associations d’entrepreneurs, ce qui ne laisse que peu de place aux intérêts des consommateurs. « Pour cette raison, la GCR devrait se faire un devoir moral de créer un nouveau modèle de contrat préliminaire, afin d’éliminer les injustices et iniquités », estime Jean Dion.

Le changement de culture promis par la GCR ne serait-il qu’un vœu pieux? Jean Dion se le demande le plus sérieusement du monde. Ce démarrage chaotique laisse planer de nombreux doutes quant à sa crédibilité. « Si les dirigeants de la GCR ont l’intention de travailler en silo, tout en mettant de côté les associations de consommateurs qui siègent à son CA, le tout se soldera par un échec retentissant », conclut pour sa part l'avocat émérite  Yves Joli-Coeur, également secrétaire général du RGCQ.

Les lecteurs intéressés pourront lire un dossier complet sur le sujet dans la prochaine édition du magazine Condoliaison, lequel peut être consulté sur le portail du RGCQ.

 

Montréal 8 janvier 2015