16 juin - La méga copropriété française Grigny 2 éprouve d'énormes difficultés. Construite à la fin des années 1960, ce complexe résidentiel comprenant 5000 condos est branché sur le respirateur artificiel. Plusieurs copropriétaires qui y vivent sont partis ou s'apprêtent à quitter le navire.
C'est ce que fera Danièle Rabaud et son conjoint (Yannick) dans quelques semaines. Étranglés par des charges qu'ils ne peuvent plus payer, le couple doit se résigner à vendre pour retourner vivre dans un logement locatif. L'une des causes de cette hécatombe à Grigny 2 tient à la crise économique et au chômage, deux fléaux qui frappent l'Europe de plein fouet. Il faut savoir, également, que la mauvaise gestion de cette copropriété (depuis des décennies) est également responsable des malheurs qui l'accablent.
Ancienne présidente du conseil syndical et propriétaire d'un appartement à Grigny 2, Isabelle Grenouillat a récemment repris du service. À la tête d'un groupe de copropriétaires qui ne payent plus leurs charges, elle demande des comptes. Il faut dire qu'en février dernier, les dites charges sont passées du simple au double à Grigny 2. À elle seule, la dette accumulée en frais de chauffage s'élève à deux millions d'euros. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, malgré un stationnement souterrain condamné depuis deux ans, l'ensemble des copropriétaires qui y possèdent des cases continuent d'en payer les frais afférents. "On nous demande de payer pour ceux qui ne l’ont pas fait pendant des années. Nous refusons !» clame Isabelle Grenouillat.
"Considérée comme la seconde plus grande copropriété de France, Grigny 2 est gérée par un syndicat principal et 27 syndicats secondaires. Elle s’étend sur 54 hectares et compte plus d’une centaine d’immeubles, lesquels abritent 5 000 logements et entre 17 000 et 20 000 habitants", précise le Journal Libération. Pour donner un ordre de grandeur, précisons que la population totale de Grigny, une localité située à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, dans l’Essonne, s'élève à 26 860 habitants. La dette de cette copropriété gigantesque est estimée à 6,8 millions d’euros, si bien qu'elle a été placée sous administration provisoire l’an dernier.
"Selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), 15% des 5,7 millions de ménages vivant en copropriété font face à des soucis financiers, liés à leur situation sociale, à la mauvaise gestion du syndic ou à la dégradation des immeubles", rapporte par ailleurs le Journal Libération. Quelque 300 autres copropriétés sont considérées comme étant en grande difficulté.
Montréal, 16 juin 2014
Source: Libération