13 mai - En réaction à l'article du Journal de Montréal qui relève des lacunes de gestion à l'APCHQ, l'avocat et secrétaire général du RGCQ, Yves Joli-Coeur, estime qu'un juricomptable devrait être mandaté dans ce dossier. Cela permettrait d'étudier, en profondeur, la gestion menée par l'administrateur du plan de Garantie des maisons neuves (GMN) de l'APCHQ.
Rappelons que la GMN est actuellement dans l'eau chaude, en raison d'un rapport produit par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), son administrateur provisoire. Rendu public par le Journal de Montréal, le 12 mai, ce document révèle une série de dysfonctionnements internes au sein du plan. Demeuré inaccessible au grand public pendant des mois, il a finalement été mis au jour par le Bureau d'enquête du Journal de Montréal, qui a réussi à en obtenir copie.
"Un second rapport produit par des juricomptables devrait lui aussi être rendu public, volontairement cette fois, afin d'éviter qu'il faille forcer la main d'une tierce personne pour pouvoir informer la population", d'ajouter Yves Joli-Coeur. C'est aussi l'avis de l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC), qui croit qu'une "enquête indépendante doit être confiée à une firme externe, ce qui permettrait de déterminer s'il y a matière à intervention par les services policiers". La Coalition Proprio-Béton et son président, Yvon Boivin, abondent dans le même sens et réclament qu'une enquête publique soit menée dans ce dossier, à la lumière des révélations contenues dans ce rapport.
L'ACQC s'insurge, par ailleurs, des récents propos tenus par le porte-parole (Jean-Paul Filion) de l'APCHQ, à savoir que ce rapport ne "regarde pas le public" car il relève du domaine privé. "Cette affirmation est inacceptable, puisque les fonds de la GMN de l'APCHQ proviennent à 100 % des acquéreurs d'une maison ou d'un condo neufs, qui doivent, obligatoirement, adhérer à un plan de Garantie depuis 1999. Qui plus est, leurs nouveaux adhérents doivent débourser, depuis l'été 2012, 300 $ dollars supplémentaires pour renflouer la réserve mise à sec par la GMN, sans compter les 34 millions avancés par l'ex-ministre du Travail, Agnès Maltais", tonne l'ACQC.
Pour l'instant, le nouveau ministre du Travail, Sam Hamad, n'a toujours pas réagi à cette nouvelle. De son côté, l'APCHQ a reconnu les "faiblesses de gestion" qui lui ont été adressées. "On essaie d'appliquer toutes les recommandations de RCGT", affirme Jean-Pierre Sirard, pdg de l'APCHQ. Selon lui, les déboires du plan ont commencé pendant la crise de la pyrrhotite à Trois-Rivières, qui a fait bondir les réclamations à 1486, dont 55 % découlaient directement de cet épineux dossier.
Jean-Pierre Sirard assure que l'APCHQ redouble d'efforts pour se faire rembourser par les entrepreneurs fautifs, ce que recommande RCGT. Malheureusement, plusieurs ont déclaré faillite avant d'honorer leurs obligations financières. Pourquoi avoir maintenu le rapport de RCGT secret, a demandé le journaliste Hugo Joncas? "Il renferme moult détails techniques. On avait peur que l'information soit mal interprétée", a répondu Jean-Pierre Sirard.
Montréal, 13 mai 2014
Source: Journal de Montréal