30 octobre - L'APCHQ devrait metre l'accent sur la qualité des construction résidentielles, plutôt que s'inquiéter de l'accessibilité à la propriété des générations à venir. C'est ce que pensent le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ), l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC) et la coalition Proprio-Béton (CPB), qui réagissaient récemment à une sortie médiatique de l'APCHQ, laquelle a été suivie d'une campagne publicitaire tout azimut intitulée Mission Générations.
Ces trois organismes réclament des mesures de contrôles accrues sur les chantiers résidentiels, car les acheteurs québécois sont "confrontés à des vices majeurs de construction touchant les structures, la qualité des matériaux et le non-respet du Code du bâtiment. S'ajoutent à ce constat des problématiques liées à la fissuration des fondations, causée par la pyrrhotite ou une instabilité des sols". Tous s'insurgent contre cette volonté qu'a l'APCHQ de vouloir endetter les générations futures pour financer le moment présent, "ce qui n'est aucunement souhaitable et extrêmement dangereux pour l'économie".
"L’intérêt soudain de l'APCHQ pour le bien-être des consommateurs nous semble très surprenant", poursuivent le RGCQ, l'ACQC et la CPB, car dans les faits, les faibles taux d'intérêt, combinés à une mise de fonds raisonnable, "suffisent" pour permettre d'accéder à une première résidence. Pour appuyer leurs affirmations quant à la mauvaise qualité des constructions résidentielles, ces trois organismes avancent des chiffres qui en disent long: en 2010, pour 29 960 unités d'habitation neuves, le Québec enregistrait 2110 plaintes pour vices de construction, soit un total de 7 %. En 2011 et en 2012, les poucentages ont atteint 7,8 % et 7,4 %.
En Ontario, où les inspections de chantiers résidentiels sont obligatoires, alors qu'elles se font selon le bon vouloir des entrepreneurs au Québec, pour 58 610 unités construites, la province recensait 1412 plaintes en 2010 pour vices de construction, soit à peine 2 % du bâti neuf. Comme les plans de garantie dans leur forme actuelle protégeraient mal les consommateurs, "la plupart des personnes issues des générations futures n'auront pas les moyens de se payer des experts, pas plus que des avocats, pour faire valoir leur point de vue lors d'un litige", car elles seront endettées jusqu'au cou.
Afin de remédier à cette situation, il ne fait aucun doute que pour les associations de consommateurs québécoises, "la réforme des plans de garantie des bâtiments résidentiels neufs est une priorité". Ces dernières veulent aussi que soit bonifié le projet de Loi 49, présentement à l'étude, pour "clarifier la définition et la portée du Rapport de conformité générale", lequel serait remis par les ingénieurs et architectes impliqués dans un projet de construction résidentielle. Il faudrait aussi élargir les obligations de contrôle liées à la qualité, que l'État québécois entend confier à certaines associations professionnelles évoluant dans le secteur de la construction résidentielle. Au final, tous les chantiers résidentiels devraient être inspectés, sans égard à la taille des maisons construites.
Montréal, le 30 octobre 2013