Date published: 18/07/2013

Pas touche à mon immeuble

achat-condo-295.jpg18 juillet - Des citoyens de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson se sont mobilisés, récemment, pour contrer les intentions d'un promoteur. Ce dernier souhaitait convertir un immeuble patrimonial de style art déco en copropriété, avec l'assentiment des élus de cette municipalité située dans les Laurentides.

Construit en 1936 "en pleine nature" par le riche baron belge Louis Empain, l'immeuble devait être cédé au promoteur pour la somme de 100 000 $, selon ce qu'a appris Radio-Canada. Mais l'intervention d'un groupe d'opposants à ce projet résidentiel a tout remis en question. Ces derniers souhaitent que le bâtiment soit restauré et demeure une propriété publique. Véritable vestige architectural, le bâtiment abrite actuellement l'hôtel de ville et un centre communautaire et culturel.

Pour les appuyer dans leur croisade, les citoyens réfractaires ont alerté le Ministère de la Culture et des Communications, qui, le printemps dernier, a émis un avis d'intention de classement du bâtiment et de ses terrains adjacents. Cette mesure a entraîné la suspension de sa vente. Gilles Boucher, un résident de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, se présentera comme candidat à la mairie de cette ville lors des prochaines élections. Il entend faire de ce dossier son "principal cheval de bataille".

"Quand on veut faire tuer son chien, on dit qu'il a la rage", affirme Gilles Boucher, estimant que le prix de vente demandé pour cet immeuble constituait une véritable aubaine. Il faut néanmois savoir qu'il est dans un piteux état. La municipalité n'a jamais eu les moyens d'assurer son entretien, si bien qu'aujourd'hui, il est infesté de moisissures, n'est plus étanche à l'eau et comporte des sols environnants contaminés. Sa remise aux normes coûterait entre 15 et 20 millions $.

De son côté, le promoteur qui devait l'acquérir s'était engagé à en respecter l'architecture d'origine. La mairesse, qui ne veut surtout pas que les citoyens de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson en fasse les frais, trouvait que sa vente constituait la meilleure option. Quoi qu'il en soit, plusieurs résidents vivant dans cette municipalité demandent que Québec s'en porte acquéreur. À cet effet, une décision est attendue prochainement.

Montréal, le 18 juillet 2013

Source: SRC