18 septembre - Les quartiers "pauvres" du Chêne-Pointu et de l'Étoile du Chêne-Pointu, à Clichy-sous-Bois (France), vont bénéficier d'un plan de redressement spectaculaire afin de rescaper leurs copropriétés en difficulté. L'État français ainsi que des collectivités locales en assumeront les coûts, en vertu d'un accord partenarial signé par plusieurs élus et par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine
Il faudra entre 60 et 100 millions d'euros pour parvenir à sauver des immeubles au bord du gouffre, où vivent 6000 personnes disséminées dans 1500 logements. Les anomalies répertoriées nécessiteront 15 ans pour en venir à bout. Le maire des deux quartiers visés, Olivier Klein, a évoqué les termes "spirale du désastre" et "urgence sociale et sanitaire" pour décrire la situation qui y prévaut actuellement.
Les dysfonctions constatées sont nombreuses, à commencer par des ascenseurs qui ne fonctionnent plus, des halls d'entrée sans portes, l'absence de vrais relevés de consommation d'eau et d'électricité, et le risque que les personnes concernées se voient couper l'alimentation en chauffage, à cause d'un surendettement de leur syndicat. L'accord partenarial s'aticulera en plusieurs phases: la réparation en octobre de 16 ascenseurs en panne; le lancement d'études sur les parties communes; des interventions dans les logements, sans compter des opérations de portage pour racheter plusieurs appartements et lutter contre les "marchands de sommeil". Cette action d'achat ciblée permettra d'intégrer une partie de ces unités dans le parc social.
Quelque 77 % des locataires vivant dans ces logements sont originaires de l'Afrique sub-saharienne. Leurs charges communes peuvent atteindre 400 euros par mois, alors que la plupart d'entre eux vivent sous le seuil de la pauvreté. En 2007, Yves Joli-Coeur, avocat émérite en droit de la copropriété, a cosigné un ouvrage éclairant intitulé Les coprorpiétés en difficulté Constats et solutions France/Québec, publié aux éditions Wilson & Lafleur et Bruylant. Cet ouvrage choc visait entre autres à interpeller les copropriétaires québécois, question de les sensibiliser à des scénarios semblables qui pourraient se produire chez nous. Précisons par ailleurs que les émeutes urbaines de 2005, en France, avaient commencé à Clichy-sous-Bois, où les autorités y ont rencensé une vingtaine de cas de tuberculose en 2011.
Montréal, le 18 septembre
Source: AFP et l'Express