26 avril - L'assurance en copropriété a besoin d'un coup de barre, question de l'adapter aux besoins des syndicats de copropriétaires. La Journée de l'assurance de dommages a mis cette problématique en lumière. Elle avait lieu le 15 mars dernier au Hilton Montréal Bonaventure.
"Les polices d'assurance ne sont pas arrimées aux réalités de la copropriété québécoise. Plusieurs courtiers et agents en assurance de dommages négligent leur devoir de conseil, tandis que bon nombre de copropriétés sont mal assurées ou ne le sont carrément pas", est venu dire en substance Yves Joli-Coeur à un auditoire venu l'entendre. Avocat émérite en droit de la copropriété, l'homme a récemment publié un ouvrage intitulé L'assurance condo, Tout ce qu'il faut savoir.
Parmi les aberrations les plus courantes, plusieurs syndicats de copropriétaires paient pour des sinistres improbables. À titre d'exemple, une assurance production, de revenus d'entreprise ou pour se protéger de la contrefaçon. Autre problème criant: des souscriptions en valeur à neuf qui se font au "pifomètre". Seul un évaluateur agréé peut l'établir avec exactitude. "Malheureusement, rares sont les copropriétés qui requièrent ses services", d'ajouter Yves Joli-Coeur.
Le devoir déontologique déficient figure également au palmarès des difficultés en assurance de dommages. "Lors d'un sinistre, on voit des syndicats de copropriétaires aux prises avec une insuffisance de fonds", de dire Yves Joli-Coeur. En ce sens, un courtier ou un agent doit aviser un syndicat de copropriétaires, dans le cas ou aucun produit ne pourra répondre entièrement à ses besoins. Tous les professionnels de l'assurance devront être formés aux réalités juridiques de la copropriété, qui sont forts complexes. "Si on les laisse travailler et qu'ils n'y connaissent rien, ça ne peut pas bien fonctionner", de conclure Yves Joli-Coeur.
Montréal, le 26 avril 2012
Source: Le Journal de l'assurance