5 mars 2021 — Dans cette deuxième partie de ma chronique qui traite des gestionnaires de copropriété, je parlerai d’autres facettes propres à leur relation avec un syndicat de copropriétaires. Dans mon texte précédent, j’ai mentionné qu’une firme de gestion passe en moyenne trois ans dans une copropriété. Pourquoi? Bien souvent parce qu’après quelques années, les membres d’un CA quittent et d’autres prennent la relève. Or, les nouveaux arrivants peuvent être enclins à critiquer la façon dont leurs prédécesseurs ont fait les choses, ce qui éclabousse un gestionnaire par la bande. Cette insatisfaction est bien souvent annonciatrice d’un non-renouvellement de contrat.
Mandat prolongé
Chez GestionCondo VIP, notre objectif est de prolonger cette durée au-delà de trois ans. Mais pour y parvenir, bâtir une relation de confiance avec la clientèle est primordial. En d’autres termes, il faut faire en sorte qu’un syndicat adhère à l’approche préconisée par une firme de gestion. Celle-ci doit miser sur des services-conseils, l’exécution de mandats reçus du CA, sans oublier un soutien indéfectible. Malheureusement, atteindre ces objectifs n’est pas toujours facile. Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’une majorité d’administrateurs de copropriété ne veulent pas entendre certaines vérités. Surtout s’il est question d’argent.
Parler d’un fonds de prévoyance (FDP) insuffisant, ou de créer une étude du FDP crée bien souvent des remous au sein d’une copropriété. De même, dire aux copropriétaires qu’ils doivent constituer un fonds d’auto assurance, lequel sera obligatoire à compter du 15 avril 2022, interpelle tous les copropriétaires d’un immeuble, qui ont généralement horreur de mettre la main au portefeuille. Si nos messages ne passent pas, il sera difficile d’établir un climat convivial où la confiance est réciproque.
En revanche, tout gestionnaire de copropriété vit des moments inoubliables pendant qu’il exerce sa charge. À titre d’exemple, résoudre un grave problème nous fait sentir utile, et illustre à quel point notre présence peut être indispensable. Mais plus agréable encore est la reconnaissance exprimée par un copropriétaire.
La communication
Par ailleurs, gagner l’estime d’un syndicat passe, entre autres, par une bonne communication. Ceux qui reçoivent une information centralisée au moyen d’un logiciel de gestion adorent l’expérience. Ils peuvent notamment accéder aux procès-verbaux, aux états de compte ainsi qu’à divers communiqués, si bien qu’ils sont renseignés au fur et à mesure que les données sont disponibles. Personne n’est oublié, car ceux qui n’ont pas d’ordinateur reçoivent ces documents en format papier.
S’investir et aider
Pour être gestionnaire de copropriété, il faut aimer rendre service, avoir une forte propension à aider et s’investir sans compter. Cela exige d’être passionné. Sans cette fibre altruiste, impossible de durer dans ce métier. Chaque jour est unique, car les situations vécues peuvent être les mêmes, mais se présenter différemment. J’adore le genre humain et suis curieuse de nature. Les gens sont portés à me faire des confidences, parce qu’ils me font confiance. De plus, entrer dans un condo me permet d’en apprendre beaucoup sur les personnes qui l’habitent.
Cela dit, il faut compter une année avant qu’un syndicat soit rentable pour une firme de gestion. Les 12 premiers mois sont consacrés à la mise en place d’un système, et à cerner la personnalité propre à chacune des copropriétés que nous desservons. Je travaille dans le domaine de la gestion immobilière depuis 2016. Jusqu’à présent, l’expérience vécue m’a appris qu’il faut être dévoué, tout en traçant ses limites.
Compétences et intégrité
En somme, la gestion d’une copropriété engage nos compétences, notre intégrité et des aptitudes à jouer les fins psychologues. On dit souvent que le « diable est dans les détails ». C’est tellement vrai, que tout est dans la façon d’aborder les choses. Il suffit, parfois, d’un petit geste anodin pour désamorcer un conflit potentiel entre copropriétaires, ou empêcher une poursuite judiciaire, dont les répercussions peuvent être très néfastes pour une copropriété. Plus particulièrement au chapitre de la revente.
Imaginons un éventuel acheteur qui souhaite acquérir dans un immeuble où l’harmonie règne. En lisant les procès-verbaux des assemblées de copropriétaires, il constate que certaines personnes se crêpent le chignon, s’invectivent à qui mieux mieux et se parlent par l’entremise de leur avocat. Les chances sont très grandes qu’il achète ailleurs. Or, en tant que gestionnaires, notre mission consiste, aussi, à tenter d’aplanir les différends (autant que faire se peut). Notre statut nous confère une crédibilité que les administrateurs n’ont habituellement pas, car la plupart des copropriétaires les considèrent comme eux, c’est-à-dire des personnes qui sont élues au CA par défaut, sans pour autant avoir les connaissances requises (sauf exception) pour bien assumer leurs fonctions. Rares sont les candidats intéressés à assumer les lourdes responsabilités qui se rattachent à ce poste.
En conclusion, j’entrevois un bel avenir pour la gestion de copropriété. Les personnes qui se lancent dans ce domaine doivent toutefois avoir les connaissances pour assumer cette charge, afin d’être aptes à jouer les hommes ou les femmes-orchestres. Il faut maîtriser divers aspects relatifs à cette charge, sans quoi l’efficacité ne sera pas au rendez-vous. Compte tenu des immeubles en hauteur qui ne cessent de croître, nous serons appelés à jouer un rôle grandissant dans ce secteur d’activité. Au plaisir de vous rencontrer et d’éventuellement vous servir!
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