La fumée se dissipe, l’air se rafraichit. L’été chaud 2023 sera bientôt derrière nous et ce n’est pas la forêt boréale qui va s’en plaindre. Au moment d’écrire ces lignes, une superficie cent fois plus grande qu’annuellement au Québec était dévastée par les incendies historiques de l’été 2023. Même si les vacances de plusieurs ont été passablement arrosées, le feu court toujours à plusieurs endroits au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde.
Au Québec, la plupart des villes et villages ont été chanceux, le feu a épargné les municipalités, se contentant d’en menacer plusieurs pour se concentrer à bruler tout le reste (petits chalets, pourvoiries etc.). Si cette situation est, jusqu’à présent, historique, il faudrait être bien naïf pour croire qu’on ne la reverra pas de sitôt.
Les assureurs n’encourront pas, au Québec du moins, des pertes aussi majeures que si des villes et villages avaient été rasés. Quels pourraient donc être les impacts de ces incendies majeurs sur l’assurance et la copropriété?
L’assurabilité :
D’abord, les incendies de forêt touchent principalement les zones reculées et peu densément peuplées. Le risque de voir des villes rasées par les flammes est plutôt mince et, avant que les assureurs décident vraiment de ne plus assurer ces secteurs, nous verront d’abord des ajustements (à la hausse) des primes. Ces zones reculées n’ayant que très peu de densité, on n’y retrouve généralement pas de copropriétés.
Ailleurs dans le monde :
Si les résidences québécoises ont été épargnées, ce n’est pas le cas partout ailleurs. Ça brûle ailleurs au Canada, ça brûle (encore) en Grèce et c’est actuellement Hawaï dévastée par des torrents de flammes qui fait la manchette. Comme les assureurs ont souvent des activités dans plusieurs pays, les hausses de primes se font parfois sentir plus globalement. C’est encore plus vrai lorsqu’on parle de réassurance. Les réassureurs qui, en gros, épaulent les assureurs lors des catastrophes majeures, varient leurs tarifications en fonction de leur rentabilité passée (et prévisionnelle). En condos, les réassureurs sont souvent présents (quoique de façon transparente) et impactent les prix des gros syndicats et des catastrophes assurées (inondation, tremblement de terre).
Les coûts de reconstruction :
Les prix du bois devraient être impactés longtemps à la hausse en raison de la raréfaction de la ressource. Si plusieurs immeubles de condos d’importance sont fabriqués en béton, il y a tout de même une grande quantité de bois qui entre dans la fabrication des condos, dans les cloisons, dans les garnitures intérieures, si ce n’est carrément de tous ces condos dont la structure n’est pas en béton mais en bois.
« Heureusement », un facteur joue en sens inverse des facteurs d’augmentations ci-dessus : les taux d’intérêts. Si ceux-ci nous font pleurer des yeux à chaque fois que l’on voit les annonces de la Banque du Canada, les augmentations successives de taux auront eu raison de la flambée de la construction au Québec : les mises en chantier au Québec sont en chute libre depuis plusieurs mois. Comme la demande en bois d’œuvre sera à la baisse, les prix pourraient se maintenir ou même baisser. Cette situation ne devrait toutefois être que temporaire alors que la rareté des logements et des habitations n’ira qu’en empirant pour les prochaines années et il faudra, irrémédiablement, reprendre le marteau et construire massivement.
Enfin, rien de bien réjouissant pour les copropriétaires. Il demeure toutefois que ceux-ci peuvent agir en amont. Même si ce n’est jamais sexy de parler de prévention, ça demeure une grande partie de la solution pour contrôler les coûts de sinistres dans les condos. Ayez un bon gestionnaire, un calendrier d’entretien exhaustif et respecté, des fournisseurs fiables, des détecteurs d’eau, des rapports de gestion de l’actif, des prévisions de coûts et de durabilité des matériaux, des fonds suffisants et j’en passe!
Pour une solution d’assurance ou tout simplement un deuxième avis, contactez-moi!
Charles-Antoine Carra CPA, CMA
Courtier en assurance de dommages
Fort assurances
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