Date de publication: 13/10/2022
48 propriétaires de condo devront évacuer leurs immeubles mal construits
L’actualité nous interpelle de nouveau, avec un cas de probable ruine totale de trois immeubles de 16 logements construits il y a 30 ans, à Saint-Jérôme. Dans un article paru dans le Journal de Montréal, le 11 octobre 2022, il y était relaté que la structure des trois immeubles s'avérait pourrie. Les sommes à investir pour les réhabiliter dépassent leur valeur économique, ainsi que la capacité financière des copropriétaires de faire face à de telles dépenses. Or, les instances provinciales et municipales s’en lavent les mains. Le Journal de Montréal rapporte que le député local, le caquiste Youri Chassin, a rencontré les copropriétaires trois minutes en avril, sans jamais leur donner de nouvelles par la suite.
Dans un autre article paru le 12 octobre 2022, sur le site de TVA Nouvelles, un autre titre évocateur interpelle tous et chacun: « Des propriétaires de condos devront payer 1,5 M$ pour mettre leurs immeubles aux normes ». Mais que se passe-t-il dans notre si Belle Province? Aucune grande ville n’est épargnée, que ce soit Gatineau, Québec, Montréal ou encore Saint-Jérôme.
Le parc immobilier en copropriété divise, dont l'âge moyen dépasse les 30 ans, est composé pour l’essentiel d’immeubles en bois parés de brique. Ce type de bâtiment vit une période critique en matière de travaux (pénurie de main-d'oeuvre, coût des matériaux, etc.). Les grandes tours ne sont pas épargnées non plus, car elles doivent faire face à des travaux de plus grande envergure. Malgré la volonté des copropriétaires de préserver la valeur de leur immeuble, ce qui constitue pour plusieurs un investissement majeur, les besoins en rénovations sont criants. C’est souvent lorsqu’ils sont mis au pied du mur que les syndicats de copropriétaires prennent la décision de réaliser les travaux d’envergure. Les coûts se sont alors généralement accrus, tout comme l’importance des dommages au bâtiment.
Doit-on aujourd’hui parler d’obsolescence programmée dans le bâtiment? Il faut reconnaitre qu'une dégradation « accélérée » existe dans ce secteur. Or, le manque de volonté politique de rendre obligatoire la surveillance de chantier, lors de la construction des immeubles, ainsi que le manque d’anticipation à long terme des syndicats, les économies de court terme, toutes ces raisons se conjuguent pour amener ce résultat. Devant ce constat, dramatique pour tous ceux qui vivent ces situations, se pose une seule question : à quand un cadre législatif adéquat ayant pour objectif de rendre sécuritaire, tant économiquement que physiquement, le statut de copropriétaire?
Pour écouter des entrevues et lire des articles relatifs au sujet :
Par Me Yves Joli-Coeur pour Condolegal.com
Montréal, 13 octobre 2022