Date de publication: 05/03/2020

Assurance en copropriété: la Colombie-Britannique y goûte

5 mars 2020 — La crise de l’assurance en copropriété est endémique au Canada. Le Québec goûte à la médecine des assureurs, tout autant que l’Alberta et la Colombie-Britannique. Dans cette province, plus particulièrement en banlieue de Vancouver, les primes ont augmenté d’environ 30 % à 40 %.

Certains syndicats copropriétaires ont encaissé des augmentations beaucoup plus sévères. C’est notamment le cas au Anchor Pointe, un immeuble situé à New Westminster. Son syndicat anticipait une prime en hausse d’environ 40 %, que le conseil d’administration allait absorber à même le fonds de prévoyance.

 

Augmentation de 300 %

Mais l’immeuble comprenant 100 appartements devra plutôt payer 300 % de plus. La prime passera donc de 70 000 $ à 260 000 $, obligeant chacun des copropriétaires à débourser 1 700 $ additionnels en moyenne cette année. Outre cette augmentation faramineuse, la franchise à payer, advenant une réclamation, s’élèvera à 100 000 $ au lieu des 15 000 $ habituels. Dans d’autres immeubles, la franchise se chiffre désormais à 500 000 $.

Pénurie d’assureurs

À cela s’ajoute la difficulté, pour certains syndicats, d’obtenir une couverture d’assurance. La compagnie Sonnet Insurance ne prend plus de nouveaux clients, si bien qu’il ne reste que trois assureurs (en copropriété) vers qui se tourner dans cette province.

Rob De Pruis, directeur des relations avec les consommateurs au Bureau d’assurance du Canada, pour la région de l’Ouest, affirme que ces augmentations sont devenues nécessaires. Au cours des 10 dernières années, dit-il, les indemnités payées pour des catastrophes climatiques, au Canada, sont passées à plus d’un milliard de dollars par année. entre 1983 et 2008, ce montant avoisinait les 500 millions, annuellement.

Les dommages causés par l’eau 

Le coût moyen des réclamations pour des dommages causés par l’eau – le nœud du problème selon les assureurs – a aussi considérablement augmenté en Colombie-Britannique. Il est passé de 25 000 $ par réclamation (en 2015) à 60 000 $ quatre ans plus tard, précise Rob De Pruis.

À l’instar du Québec, les copropriétés les plus pénalisées par ces augmentations sont celles dont l’historique de sinistralité est important, notamment en raison d’un déficit d’entretien du patrimoine bâti. Tony Gioventu, directeur général de l’association des copropriétaires de la Colombie-Britannique, a un conseil à donner aux syndicats de copropriétaires : miser sur un entretien rigoureux de leur immeuble, afin d’éviter les réclamations et les augmentations prohibitives de primes et de franchises.

Montréal, 5 mars 2020
Source : Radio-Canada