Date de publication: 06/09/2019
Le projet de règlement sur l’assurance en copropriété devrait être plus clair
6 septembre 2019 — Plusieurs clarifications sont demandées au regard du projet de règlement sur l’assurance en copropriété. Déposé le 17 juillet dernier, son contenu suscite des interrogations exprimées par la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD), le Bureau d’assurance du Canada (BAC) et le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ).
L’énoncé « écoulement des eaux » devant être couvert de plein droit figure, selon ces trois organismes, parmi les éléments qui nécessitent une plus grande clarté. Dans leur forme actuelle, ces termes prêtent flanc à une mauvaise interprétation. On devrait plutôt préconiser l’appellation « dégâts des eaux », estiment la ChAD et le RGCQ. Du côté du BAC, on indique que les termes « écoulement des eaux » ou « tempête » sont trop généraux et n’existent pas dans les contrats d’assurance.
Flou concernant le fonds d’autoassurance
Par ailleurs, la ChAD demande au gouvernement de préciser la règle entourant la contribution au fonds d’autoassurance, puisque le projet de règlement n’est pas explicite à ce sujet. L’organisme déplore « les interprétations divergentes qui peuvent nuire à l’application du règlement et à la protection du public. »
Aux dires de la ChAD, trois aspects doivent être revus à propos de ce fonds : la fréquence ou le moment pendant lequel la contribution doit être établie, la franchise exclue et la prise d’effet. Concernant le premier aspect, elle demande que la fréquence ou le moment de la contribution soit précisé en ajoutant, par exemple, « annuelle » à la première phrase.
Inondations et tremblements de terre
De plus, à l’instar du RGCQ, la ChAD souhaite que la franchise pour la protection contre les inondations soit exclue, au même titre que la franchise pour les tremblements de terre. Celle-ci peut atteindre 25 000 $ dans certains cas, relatent les deux groupes.
En ce qui a trait à l’évaluation obligatoire (tous les cinq ans) visant à établir la valeur de reconstruction d’une copropriété, la ChAD et le RGCQ craignent la création d’un « goulot d’étranglement », advenant que seuls les membres de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec soient autorisés à le faire. La ChAD suggère que d’autres ordres indépendants des assureurs, des syndicats et du gestionnaire de la copropriété puissent procéder à ces évaluations. À la condition que les professionnels mandatés détiennent une assurance professionnelle.
La notion de franchise déraisonnable absente
Dans ses commentaires additionnels, la ChAD souligne que le « gouvernement a choisi de ne pas exercer, dès maintenant, son pouvoir de déterminer les critères selon lesquels une franchise est considérée comme déraisonnable ». L’organisme mentionne que cette décision pourrait « avoir des conséquences néfastes pour les syndicats et les copropriétaires. »
La ChAD exhorte donc le gouvernement d’inclure, dans ce projet de règlement, les critères déterminant ce qu’est une franchise déraisonnable. On veut ainsi éviter que les syndicats de copropriétaires se retrouvent à découvert en matière d’assurance, ou qu’ils doivent faire face à des primes ou des franchises prohibitives.
En conclusion, le BAC croit que « l’ensemble des nouvelles dispositions visant la copropriété, y compris celles qui se retrouvent actuellement dans le projet de loi 16, auront vraisemblablement comme effet, à court terme, de conscientiser les copropriétaires au rôle de la franchise. Et à moyen terme, de réduire la sinistralité, favorisant ainsi une réduction du montant des franchises. »
Montréal, 6 août 2019
Source: Journal de l'Assurance