Date de publication: 04/12/2018

Certains investisseurs qui achètent des condos à Montréal le font à perte

4 décembre 2018 — Une majorité d’investisseurs étrangers qui achètent des condos, au centre-ville de Montréal, seraient nombreux à ne pas percevoir un loyer suffisant pour au moins faire leurs frais. C’est du moins ce que suggère la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Les unités en question se trouvent dans des immeubles de grande taille détenus en copropriété.

Ainsi, les investisseurs qui ont payé un acompte équivalant à 20 % de la valeur d’un appartement dépensent davantage en paiements hypothécaires, en frais de copropriété et en taxes foncières et scolaires, que le montant qu’ils perçoivent en revenus locatifs.

Des frais d’exploitation qui débordent

Quelque 75 % des 375 condominiums analysés (dans la base de données Centris) expérimentent un flux de trésorerie négatif. En moyenne, les dépenses d’exploitation dépassent le prix du loyer de 385 dollars par mois.

La SCHL tient toutefois à préciser que ces conclusions sont théoriques. Les résultats peuvent varier en fonction d’un certain nombre de facteurs qui n’ont pas été considérés dans cette analyse. À titre d’exemple, le rapport ne tient pas compte du fait que les propriétaires aient versé un acompte supérieur à 20 %, ou que l’unité ait été achetée au comptant.

Les investisseurs doivent espérer

Francis Cortellino, économiste à la SCHL et auteur du rapport, affirme que le dernier espoir, pour ces investisseurs, est de recouvrer leurs dépenses lors de la revente des condos dont il est question. À la condition que le marché soit toujours à l’avantage des vendeurs.

Par ailleurs, le mois dernier, la Chambre immobilière du Grand Montréal a annoncé que les ventes de copropriétés avaient augmenté de 22 % au fil des années, et que le prix médian des copropriétés a augmenté de 4 %, pour passer à 265 000 $.

La SCHL rapporte, de son côté, que la proportion d’investisseurs (56,5 %) dans les très grands immeubles en copropriété (au centre-ville de Montréal), plus spécifiquement les bâtiments neufs comptant 300 logements ou plus, était plus élevée que dans les autres immeubles (30 %) du même genre.

Francis Cortellino conclut que les données du rapport donnent un aperçu du marché de la copropriété à Montréal, mais que la SCHL devra « creuser davantage » pour avoir un portrait plus complet de la situation.

Par François G. Cellier pour Condolegal.com
Montréal, 4 décembre 2018
Source : Montreal Gazette