Date de publication: 24/10/2018

Plus facile d’accéder à la propriété grâce aux condos? Pas toujours

24 octobre 2018 — On dit souvent que la copropriété permet d’accéder plus facilement à la propriété, en raison d’un prix moindre que celui d’une maison unifamiliale. Cet argument n’est pas toujours vrai, notamment dans les secteurs montréalais qui longent la ligne orange du métro, où l’on y trouve des condos dont le prix frise le demi-million de dollars.

La firme JLR, qui se spécialise dans le domaine de l’immobilier, a pu fournir le prix médian des condos qui se trouvent dans un rayon de 1,5 kilomètre des stations de métro de la ligne orange. Pour ce faire, elle s’est appuyée sur les transactions réalisées entre septembre 2017 et octobre 2018.

490 000 dollars pour un condo dans le Plateau

À titre d’exemple, le prix médian d’un condo d’une superficie de plus de 1 000 pieds, en périphérie du métro Mont-Royal, se chiffre à 490 000 $. Il faut dire qu’on est en plein cœur du Plateau-Mont-Royal. À la station située plus au nord, soit Laurier, le prix baisse à 480 000 $. On peut imaginer que cette descente continue (encore plus au nord) pour les quatre stations suivantes, soit Rosemont, Beaubien, Jean-Talon et Jarry, encore qu’aucune donnée n’a pu le confirmer.

Dans l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce, près de la station Villa-Maria, le prix médian des condos qui excèdent les 1 000 pieds carrés dépasse même le demi-million, à 574 500 $. La mise de fonds minimale pour acquérir un s’établit à 32 500 $, un montant auquel il faut ajouter la prime d’assurance (21 700 $) de la SCHL. Le prix s’élève donc à 564 000 $. Les mensualités amorties sur 25 ans de cette hypothèque, moyennant un taux fixe de 3,34 % seront de 2 829 $.

La question à un million de dollars

Qui peut s’offrir ces logements? Selon la firme en courtage hypothécaire Multi-Prêts, le critère pour se qualifier à un prêt hypothécaire (dans les quartiers centraux de Montréal) exige que les obligations financières des emprunteurs ne dépassent pas 44 % de leurs revenus bruts. Cela comprend l’hypothèque, les taxes, les frais de chauffage et les autres dettes (dont les paiements mensuels d’une voiture).

S’ajoute à l’équation un taux hypothécaire plus élevé que celui accordé aux acheteurs, ce qui fait office de simulation de crise. On veut ainsi être sûr qu’un client puisse assumer une éventuelle hausse des taux hypothécaires.

Combien faut-il gagner pour s’offrir ces condos

Et quel est le revenu minimum qui permet de se qualifier pour un prêt de cette envergure? Selon Multi-Prêts, un ménage doit gagner 128 000 $, ne traîner aucune dette et afficher un dossier de crédit immaculé. Or, selon la dernière Enquête canadienne sur le revenu dévoilée par Statistique Canada, le revenu médian des ménages de deux personnes et plus, chez les 25-44 ans, atteignait 88 000 $ brut en 2016, ce qui laisse 66 650 $ dans les poches, si l’on a un enfant qui fréquente une garderie.

Facile d’acheter un condo à Montréal, dites-vous? Pas toujours, à moins d’opter pour des secteurs tels Hochelaga-Maisonneuve, où le prix médian des appartements mesurant plus de 1 000 pieds carrés, et qui sont situés à 1,5 kilomètre de la station Pi-IX, se chiffre à 350 000 $. On fait encore mieux autour de la station Honoré-Beaugrand, où ce même type de logement est accessible sous la barre des 265 000 $.

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Par François G. Cellier pour Condolegal.com
Montréal, 24 octobre 2018
Source : Les Affaires