15 mars 2018 – L’histoire des baby-boomers qui délaissent la banlieue pour s’acheter un condo en ville est un mythe. Même vieillissante, la grande majorité d’entre eux continue d’habiter une maison, indique une récente analyse produite par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Les statistiques ne mentent pas
Ce rapport contredit un supposé retour en ville des boomers à la retraite. Sur le plan statistique, le mouvement de la banlieue vers l’île de Montréal est négligeable. En fait, on assiste au phénomène inverse, à savoir que ceux qui quittent l’île pour la banlieue sont plus nombreux que le contraire.
Ce constat n’est pas une surprise. Il avait d’abord été observé par l’Institut de la statistique du Québec, il y a un an, à partir des données migratoires tirées du fichier de la Régie de l’assurance-maladie du Québec.
À titre d’exemple, « Peu de ménages baby-boomers ont quitté la banlieue montréalaise en 2016 pour s’établir sur l’île de Montréal. Les baby-boomers de la banlieue ont donc peu d’impact sur la demande d’appartements locatifs et de copropriétés sur l’île de Montréal », souligne Francis Cortellino, chef analyste, analyse de marché à la SCHL.
Suivi des boomers de 2006 à 2016
La SCHL a puisé dans les données du recensement, afin de suivre l’évolution du parcours immobilier des baby-boomers, en comparant les années 2006 à 2016. Les boomers nés de 1947 à 1966 représentent, à eux seuls, quelque 40 % de tous les ménages qui vivent dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal.
Par ailleurs, les plus vieux issus de cette génération, qui étaient âgés de 65 à 69 ans en 2016, sont devenus copropriétaires en plus grand nombre en 10 ans. Le pourcentage est passé de 14,1 % à 20,1 % pendant cette période. « On voit un certain mouvement des boomers vers la copropriété, mais c’est limité pour le moment », observe Francis Cortellino.
En conclusion, on pourrait penser que dans les années à venir, la demande pour des copropriétés situées en banlieue ira en augmentant. Ce qui ne serait pas étonnant, étant donné que ce concept d’habitation collectif étend désormais ses tentacules dans plusieurs régions québécoises.
Montréal, 15 mars 2018
Source: La Presse