21 avril 2017 — Les condos à louer sont en pleine croissance dans la RMR de Montréal, plus particulièrement dans Ville-Marie et Griffintown (centre-ville). De 2010 à 2016, l’offre locative (dans ce créneau de marché) a progressé à un rythme annuel moyen de 20 %, nous dit la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui s’est récemment intéressée au phénomène.
Dans la RMR de Montréal, actuellement, quelque 16 % des stocks disponibles en copropriété sont offerts en location. En 2010, ce taux s’élevait à 9,4 %. Mieux encore, en 2017 au centre-ville, un condo sur quatre est offert en location, ce qui totalise 5 700 unités. Dans certains secteurs, les condos à louer font une concurrence accrue au marché locatif traditionnel.
Stocks invendus
Ces condos à louer résultent, entre autres, d’appartements qui sont demeurés invendus par les promoteurs qui les ont construits. L’option locative s’est donc présentée comme une solution alternative. Cela dit, les investisseurs sont, eux aussi, de plus en plus nombreux à y trouver leur compte.
Dans une récente analyse intitulée Les déterminants de la rentabilité des copropriétés en location au centre-ville de Montréal, publiée le 21 avril par la SCHL, on s’est penchés sur les flux de trésorerie bruts des condos mis en location. L'enquête a démontré que le marché locatif des copropriétés est une aventure payante dans 50 % des cas. L’autre moitié est déficitaire. Ceux qui en tirent des bénéfices obtiennent, dans certains cas, une rentabilité qui atteint plus de 10 %.
Marges brutes
"Les appartements en copropriété rentables inscrivent « des “cash-flows” bruts positifs. Cela correspond à un rendement brut d’exploitation moyen qui atteint près de 1 % de l’investissement initial, soit la mise de fonds », détaille Tania Bourassa-Ochoa, Analyste principale de marché à la SCHL. Les flux de trésorerie sont constitués des revenus de location (intrants), ainsi que des dépenses (sortants) liées à l’exploitation du condo (ex. : le paiement hypothécaire, les charges communes et les frais d’entretien de l’immeuble).
La SCHL rappelle qu’au centre-ville et dans Griffintown, d’autres condos se joindront prochainement à la liste des unités à louer, sans compter plusieurs logements neufs dans le secteur locatif traditionnel. « À court terme, la hausse importante de l’offre à venir pourrait dépasser la demande », d’ajouter Tania Bourassa-Ochoa. Les flux de trésorerie pourraient s’en trouver fragilisés pour certains locateurs.
Montréal, 21 avril 2017