10 janvier 2017 — Les inspecteurs en bâtiment devraient éventuellement être soumis à une réglementation en Ontario. Pendant ce temps, le Québec piétine sur cette question, au grand dam de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC), ainsi que du grand public lui-même, qui n’est pas adéquatement protégé contre ceux qui font preuve d’amateurisme dans cette profession.
Bienvenue au novices
« N'importe qui peut porter le titre d’inspecteur préachat au Québec. On a vu plusieurs cas où des gens s'étaient fait avoir par des personnes incompétentes. On a vu des rapports d'inspection qui comportaient moins d'une page », révèle Guy Giasson, agent de communication à l’ACQC.
Requérir les services d’un inspecteur qui n'a aucune qualification pour l'emploi, et qui laisse échapper bien des défauts apparents dans une maison (ou un condo) sont bel et bien présents au Québec, encore que plusieurs inspecteurs en bâtiment travaillent dans les règles de l'art. Quoi qu'il en soit, l'ACQC, tout comme les principales associations québécoises d'inspecteurs en bâtiment, demande que des balises soient clairement établies par le gouvernement.
Flou total
Les gens sérieux dans cette industrie déplorent, et avec raison, que les Québécois soient tenus dans l’ignorance quand ils font affaire avec un inspecteur. « Certains d’entre eux travaillent sans observer les normes, la réglementation et la déontologie qui se rattachent au titre. Plusieurs ne sont même pas assurés », dit-on.
« On a été la première province à demander que l’industrie soit réglementée. Si ça continue, on va être la dernière à le faire », affirme Gérald Smith, président de l'Association nationale des inspecteurs et experts en bâtiment (ANIEB). Au cours des dernières années, l’homme a vu la Colombie-Britannique et l'Alberta encadrer la profession d'inspecteur en bâtiment, mais il ne peut que constater l'immobilisme québécois dans ce domaine.
« On demande qu'un encadrement réglementaire soit mis en place pour mieux protéger les consommateurs », précise Guy Giasson. Les principaux joueurs dans cette industrie ont embauché un lobbyiste, dont la mission consiste à faire des démarches auprès du gouvernement. « On aura bientôt dépensé 500 000 $. On a frappé à la porte de tous les ministères liés au dossier, à l'Office des professions, au ministère des Finances, à la Régie du bâtiment du Québec et à l'Office de la protection du consommateur. C'est une patate chaude, tout le monde se la lance », indique pour sa part Pascal Parent, président de l'Association des inspecteurs en bâtiment du Québec (AIBQ).
Qui choisir?
D'ici à ce que des balises claires soient tracées par Québec, l’ACQC recommande aux consommateurs de requérir les services d’inspecteurs qui sont membres d'un ordre professionnel, par exemple l'Ordre des technologues professionnels du Québec, l’Ordre des ingénieurs du Québec ou des architectes du Québec. Ces trois entités sont dévolues à la protection du public. Ceux qui en sont membres détiennent une assurance responsabilité professionnelle. Ils seraient donc couverts en cas d’erreurs et d'omissions.
Montréal, 10 janvier 2016
Source : La Presse et François G. Cellier pour Condolegal.com