17 mai 2016 — Les condos sont trop nombreux dans plusieurs régions québécoises, ce qui force un certain nombre de copropriétaires à les vendre au rabais. Lorsqu’une vente génère un gain en capital, celui-ci fond rapidement, une fois les frais périphériques soustraits.
Ces ventes à un prix inférieur à celui payé, initialement, découlent des hausses de prix modestes enregistrées dans l’ensemble du Québec. En 2012 et 2013, plusieurs copropriétaires ont vécu ce scénario, rapporte la firme JLR dans une étude qui a scruté ces deux années à la loupe.
En fait, parmi les 67 578 appartements achetés durant cette période, quelque 7 195 (11 %) ont été revendus au moins 120 jours après leur acquisition et avant 2016, rapporte le Journal Les Affaires. Le gain médian atteignait 3,9 % presque deux ans après l’achat, ce qui représente l’inflation pendant cette période. Une fois cette inflation considérée, l’augmentation de prix réel s’avère nulle.
Même si la majorité des vendeurs ont réalisé un gain, en terme nominal, quelque 30 % des copropriétaires ont dû se résigner à céder leur condo pour un montant égal ou inférieur au prix d’achat. En ajoutant le calcul des droits de mutation, les honoraires versés au notaire, la commission payée au courtier immobilier ainsi que d’autres frais de démarrage, les modestes gains engrangés se sont transformés en perte sèche.
Quelque 5 % des condos revendus l’ont été à un prix égal ou moindre que le prix d’achat initial, lorsque le vendeur était l’institution financière prêteuse qui avait saisi la propriété. En outre, les reventes inférieures à 15 % du coût d’achat ont été effectuées par le créancier dans 33 % des cas. Ce résultat n’est pas étonnant, car habituellement, un créancier revend à un prix moindre. Les facteurs expliquant ce phénomène sont multiples, par exemple l’absence de caution judiciaire et le désir de vendre au plus vite, afin d’éviter les frais d’entretien.
En somme, la revente à perte n’est pas une légende urbaine. Même qu’elle est assez fréquente. À ce chapitre, les années 2016-2017 pourraient ressembler à 2012 et 2013, étant donné les hausses de prix qui s’annoncent encore modestes.
Montréal, 17 mai 2016
Source: Journal Les Affaires