14 avril 2016 — Montréal a récemment publié la carte des anciens dépotoirs sur son territoire. On y dénombre 94 carrières et 12 dépôts de surface sur lesquels des résidences ont été construites, précise le quotidien Le Devoir. Dans plusieurs cas, leur localisation demeure approximative.
Les citoyens peuvent donc vérifier, autant que faire se peut, s’ils vivent « sur le site d’une ancienne carrière qui aurait été remblayée par des déchets, et dont les sols seraient potentiellement contaminés », d’ajouter Le Devoir. Certaines zones où se trouvaient les dépotoirs sont bien identifiées, tandis que d’autres ne sont localisées « qu’à l’aide d’une simple étoile ».
De plus, les informations révélées demeurent incomplètes, car certains arrondissements ne sont pas répertoriés sur cette carte, à savoir LaSalle, L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève, Montréal-Nord et Saint-Léonard.
Montréal assure que selon la Direction régionale de la santé publique, les risques pour la santé des citoyens sont « très faibles ». Quelque 350 sites résidentiels ont été testés au cours des derniers mois. Ils n’ont révélé aucun biogaz actif. Rappelons que ces dépotoirs remontent à entre 60 et 90 ans.
Mais Sylvain Ouellet, conseiller de Projet Montréal, voit les choses autrement. En fait, ces anciens dépotoirs sont potentiellement problématiques, car ils pourraient entraîner des problèmes liés à la portance des sols, croit-il.
« Peut-être que ça s’est stabilisé, mais peut-être qu’avec des précipitations, il pourrait y avoir un mouvement de sols. Ça pourrait causer un problème pour les assurances et être potentiellement dangereux ». Si le danger n’est pas immédiat, il reste que des sols contaminés qui dépasseraient les normes prescrites pourraient faire baisser la valeur des maisons, voire des condos qui s’y trouvent.
De son côté, l’avocate Odette Nadon, qui pratique le droit environnemental, pense que la Ville de Montréal à une responsabilité à l’égard des citoyens dans ce dossier. Elle rappelle qu’un rapport du Service des travaux publics de la Ville soulignait, en 1994, que des investigations supplémentaires devraient être menées dans les zones résidentielles situées près du parc Baldwin. Cette étude comportait des éléments délicats, par exemple une possible diminution de la valeur des immeubles concernés, ainsi qu’une responsabilité de la Ville à cet égard.
Montréal, 13 avril 2016
Source: Le Devoir