5 février 2016 — Les condos livrés en retard sont monnaie courante dans la région de Montréal. Ce phénomène est notamment attribuable aux milliers de condos qui y ont été construits ces dernières années.
La forte demande pour la copropriété a créé une pénurie de main-d’œuvre. Les chantiers de construction étaient tellement nombreux qu’on peinait à trouver un plâtrier ou un briqueteur, pour ne nommer que ceux-là. Par conséquent, les travaux avançaient très lentement.
Pénurie d'acheteurs
« Mais la conjoncture a changé depuis la fin de l'année 2015. Désormais, force est d’admettre que ce sont les acheteurs qui manquent à l'appel », précise Yves Joli-Coeur, avocat (Ad. E.) en droit de la copropriété et associé principal au cabinet de Grandpré Joli-Coeur. Qu'à cela ne tienne, malgré un ralentissement prononcé dans ce marché, causé par un grand inventaire d’appartements qui n’ont toujours pas trouvé preneur, les retards de livraison persistent.
Comme il y a moins d’acheteurs, les promoteurs tardent à lancer leur projet. Raison: il leur faut vendre (sur plan) au moins 60 % des condos qui logeront dans l’immeuble projeté, avant même d’entamer quelques travaux que ce soit. Pour ajouter à cette difficulté, « les institutions financières ont rehaussé leurs exigences quand vient le temps d’accorder du financement », souligne Yves Joli-Cœur.
Autre facteur qui peut ralentir la cadence d’un projet en copropriété : la lenteur (parfois) des municipalités et des arrondissements à délivrer un permis de construction. C’est d’ailleurs la raison invoquée par le promoteur MUV Condos à Jean-François Simoneau, qui a acheté un condo sur plan dans ce projet.
« Dans notre contrat, il y avait une clause qui stipulait qu’on serait dédommagé en cas de retard, seulement si c’était la faute du promoteur », indique Jean-François Simoneau. Mais selon MUV Condos, cette lenteur à obtenir un permis était indépendante de sa volonté.
Prudence avec les contrats préliminaires
« Au moment de la signature du contrat préliminaire, il faut vérifier quelles sont les clauses (s’il y en a) en cas de retard », souligne le directeur intérimaire de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction, Guy Giasson. S’il n’y en a pas, on peut demander qu’elle soit ajoutée. « Ça se négocie, mais ce n’est pas facile », conclut-il.
Montréal, 5 février 2016
Source : La Presse