Date de publication: 02/06/2015

Naufrage à Brossard

2 juin - Quatre propriétaires d'appartements d'une copropriété (qui en compte huit) regardent, impuissants, leur condo s'enfoncer lentement mais sûrement dans le sol. L'immeuble, qui est situé dans le quartier DIX30 à Brossard, repose sur un remblai "qui a été mal choisi et mal compacté. L’eau s’accumule dessous", rapporte une firme d'ingénieurs qui a analysé les fondations du bâtiment en 2011.

L'immeuble s'enlise

La problématique d'affaissement de cette copropriété a commencé dès la fin de sa construction, en 2006. Les quatre copropriétaires qui logent au rez-de-chaussée y ont observé des écarts entre les murs et le plancher du sous-sol.

Le promoteur du complexe, Habitations Signature, les a alors informés que ces retraits sont normaux après une construction. On a donc réajusté les quarts-de-rond et donné quelques coups de pinceaux. Mais trois ans plus tard, l'enlisement s'est poursuivi par secousses, indique le Journal de Montréal.

Ce syndicat aurait pu procéder à une réclamation auprès de son plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs. Malheureusement, il s'y est pris trop tard pour le faire, a récemment tranché un arbitre après des années de bataille. Le syndicat avait six mois pour dénoncer les anomalies, à partir du moment où elles ont été découvertes. Or, 10 mois se sont écoulés avant qu'il ne le fasse.

Poursuite

Les copropriétaires se tournent maintenant vers la Cour supérieure du Québec, dans le cadre d'une poursuite pour laquelle ils réclament près d'un demi-million $ en dommages. "Cette histoire est à la fois triste et rocambolesque", commente l'avocat émérite Yves Joli-Coeur, qui affirme, néanmoins, que la "Faute première semble revenir aux copropriétaires eux-mêmes, qui n'ont pas dénoncé la situation dans les délais prescrits".

"Il comprend que le constructeur peut avoir commis une faute en épandant un remblai inadéquat. Il est possible, aussi, qu'il ait sciemment manipulé ces clients en étirant les discussions, et ce, jusqu'à ce que le délai maximum de six mois pour dénoncer le problème soit dépassé. Mais il revenait aux administrateurs du syndicat de porter plainte à temps. Ce qu’ils n’ont pas fait", d'ajouter le Journal de Montréal.

Habitations Signature se défend

"On n’est pas le mauvais constructeur qui est ici dépeint. Chaque fois qu’on s’est entendu avec un de leurs avocats, ils l’ont changé», dit-on chez Habitations Signature. "Si on est responsable, on va réparer. Mais les copropriétaires ne veulent pas qu’on fasse faire nos propres tests", ajoute-t-il. De son côté, le syndicat de copropriétaires concerné affirme ne plus avoir confiance en ce promoteur.

Montréal 2 juin 2015

Source: Journal de Montréal