4 juin - Les condos pullulent dans la RMR de Québec. Si les ventes recensées dans ce segment de marché étaient en hausse, au mois d'avril, mai a affiché une diminution de 12 % par rapport à la même période l'an dernier. En outre, le prix des appartements en copropriété a chuté de 4 %, en comparaison de mai 2013, et le délai moyen pour les écouler s'est allongé de 43 jours, pour atteindre 157 jours.
Québec n'est pas la seule région à connaître un essoufflement du marché de la copropriété. Le centre-ville de Montréal vit une situation analogue. Sans nécessairement parler d'une bulle immobilière qui est en train d'éclater, il faut admettre qu'à certains égards, ce secteur d'activité est confronté à des moments difficiles. Une situation qui pourrait être annonciatrice d'un grand ménage parmi les promoteurs. Plusieurs d'entre eux ont opté pour la construction de condos ces dernières années, y voyant une avenue rentable, sans pour autant connaître suffisamment ce marché.
La sélection naturelle fait actuellement son oeuvre. Les constructeurs plus aguerris ont survécu, alors que d'autres peinent à s'en sortir. "Certains ont su profiter de la manne et se sont réveillés à temps, par le fait d'avoir anticipé le ralentissement, tandis que plusieurs parmi ceux qui se sont improvisés en copropriété doivent, aujourd'hui, créer des incitatifs à la vente pour pouvoir écouler leurs stocks", lance Richard St-Pierre, directeur général de la Chambre immobilière de Québec (CIQ).
S'investir dans un projet en copropriété peut s'apparenter à un placement en bourse, jusqu'à un certain point. Tous ne le font pas au moment le plus opportun. "Une chose est sûre: les promoteurs de condos se lanceront plus progressivement à l'avenir. Ils développeront leurs concepts sur plusieurs phases, en portant une attention particulière à l'évolution du marché", conclut Richard St-Pierre. En somme, la crise qui sévit actuellement a définitivement séparé les hommes des enfants.
Montréal, 4 juin 2014