4 juin - Montréal poursuit sa croisade contre l'automobile en réduisant les dimensions de ses rues, question de décourager les conducteurs d'y circuler, pour en faire basculer le plus grand nombre possible vers les transports en commun. Paradoxalement, les permis de construire des condos sont distribués au même rythme que les tickets de métro, si bien que Montréal continue d'empiler les voitures les unes sur les autres, c'est le cas de le dire.
Les stationnements automatisés ont récemment fait leur apparition dans la métropole, histoire de garer un nombre accru de voitures dans des espaces restreints. La pratique est courante ailleurs dans le monde. "Ces plateformes métalliques superposées, qui montent et descendent, permettent de doubler, voire tripler le nombre d'automobiles" dans une zone circonscrite, relate un article récemment publié dans le Journal La Presse.
À titre d'exemple, au St-Dominique, dans le Quartier des spectacles, les copropriétaires bénéficient d'un tel système depuis quelque temps. Cette copropriété, qui a remplacé l'ancienne Brasserie Ekers, construite en 1894, n'aurait pu accueillir des stationnements souterrains trop profonds. C'est ce qu'a expliqué Thomas Robert Reiner, président du Groupe TRRIA, qui s'est associé à DevMcGill pour convertir cet immeuble centenaire en copropriété.
Trente voitures pourront donc être garées au St-Dominique sur deux étages, dont 24 reposeront sur des plateformes. "Cela a sauvé le projet, estime Thomas Robert Reiner. Quand les gens paient plus de 300 000 $ pour un condo, ils veulent une place de stationnement." Précisons que ces stationnements automatisés sont fabriqués par l'entreprise allemande Klaus, qui est présente dans 65 pays. Thomas Robert Reiner en est devenu le distributeur exclusif au Québec.
"Il y en aura de plus en plus", prévient Sylvain Villeneuve, chef de la division de l'urbanisme dans l'arrondissement de Ville-Marie. Les résidents qui y vivent veulent des stationnements, bien qu'ils n'utilisent pas nécessairement leur voiture tous les jours. Ces systèmes grugent moins d'espaces et représentent une solution avantageuse. En fait, ils octroient une plus grande flexibilité aux promoteurs qui transforment des bâtiments existants en copropriétés.
Montréal, 4 juin 2014
Source: La Presse