Date de publication: 24/04/2014

Mythes et réalités en copropriété

solidarit-ftq24 avril - La copropriété montréalaise a fait l'objet d'une conférence débat, aujourd'hui même, dans l'agora du Complexe Desjardins (Place centrale). Il a notamment été question de l'état actuel des choses au regard de cette formule d'habitation collective, après un "boom observé en 2011 et 2012".

L'événement avait lieu dans le cadre de la grande exposition Montréal du Futur, qui se tient au Complexe Desjardins du 22 au 28 avril 2014. En tant que partenaire de cette exposition, le Fonds immobilier de solidarité FTQ y a pris part. Ce portefeuille qui compte des centaines de milliers d'actionnaires, au Québec, était représenté par Rémi Couture, modérateur et conseiller en analyse de marché au Fonds. La Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) était également du nombre, sans compter le Groupe Altus, Prével et Marco Fontaine, directeur principal Ventes et marketing District Griffin.

Premier constat qui est ressorti pendant la présentation: "le marché de la copropriété, plus particulièrement celui de la revente, est légèrement à l'avantage des acheteurs en ce moment". C'est ce qu'a précisé Paul Cardinal, directeur, Analyse de marché à la FCIQ. Nous sommes en période de réajustement, par le fait du resserrement des règles d'emprunts hypothécaires, bien que la demande pour les condos demeure vigoureuse.

Quant aux "énormes" surplus en inventaires dont souffrirait la copropriété, il s'agirait ni plus ni moins d'un mythe et d'une légende urbaine, du moins si l'on se fie à ce que les promoteurs invités pendant l'événement avaient à dire à ce sujet. À titre d'exemple, au centre-ville de Montréal, l'inventaire des condos livrables en 2014 est vendu dans une proportion de 71 %. Les appartements qui n'ont toujours pas trouvé preneurs sont en prévente, pour la plupart. Il faut savoir que les banques ne prêtent qu'aux promoteurs dont 50 % des condos, au mimimum, ont été acquis par des acheteurs lors de ventes sur plans. "Il faut donc prendre garde au mélange des genres", prévient Rémi Couture.

Par ailleurs, les condos construits de nos jours sont beaucoup plus petits, compte tenu des espaces qui se vendent cher à Montréal. Ces appartements sont principalement acquis par des universitaires et des personnes seules (50 %), a-t-on pu apprendre également. En outre, tous s'entendent pour dire que la copropriété représente un bon investissement à moyen et long terme. Mais qu'en est-il de la saine gouvernance des immeubles détenus en copropriété, qui fait défaut dans bien des cas, contribuant ainsi à déprécier la valeur des condos qui s'y trouvent? "Nous n'avons pas de positions à exprimer concernant la qualité de l'entretien de ces immeubles. Il faut savoir qu'un promoteur se retirera d'un projet de copropriété à court terme, et il laissera aux copropriétaires qui en prendront possession le soin de gérer le bâti", affirme Rémi Couture. Précisons que le public présent dans la salle a posé des questions sur ce sujet sensible.

Selon les promoteurs qui ont répondu à ces questions, il en ressort un constat unanime: les résidents d'une copropriété doivent être homogènes pour qu'il y ait harmonie au regard d'une saine gouvernance. Les personnes moins fortunées, dont les jeunes, ne feront pas bon ménage avec les retraités en cette matière, ont conclu les invités.

Montréal, 24 avril 2014