Date published: 10/09/2020

Violence accrue dans le Vieux-Montréal : plusieurs copropriétaires sont inquiets

10 septembre 2020 — Le Vieux-Montréal est en proie à une violence accrue dans ses rues, comme en témoignent des copropriétaires vivant au 10 Saint-Jacques. Leur syndicat a écrit à la Ville de Montréal pour signaler plusieurs incidents, par exemple un meurtre, des tentatives de meurtre et diverses attaques violentes qui ont eu lieu au cours des derniers mois. Une de ces attaques s’est déroulée près de leur édifice, le 23 août dernier.

« Il y avait une mégabagarre. On aurait dit qu’ils étaient une trentaine, raconte le résident d’un des condos, qui a demandé l’anonymat parce qu’il souhaite vendre sa propriété. J’ai entendu des coups de feu et je me suis caché, tellement j’avais peur qu’une balle passe par une fenêtre. J’ai tout de suite appelé le 911! », a-t-il dit à une journaliste du quotidien La Presse.

« Je n’ai jamais eu peur dans le quartier. Maintenant, je ne veux même pas sortir le soir. Si j’ai oublié de changer ma voiture de bord, je préfère attendre le matin pour le faire, au risque d’avoir une contravention », d’ajouter ce copropriétaire.

La présidente de l’Association des résidants du Vieux-Montréal, Christine Caron, estime que la situation actuelle est « difficile ». Elle-même a été témoin (cet été) d’une arrestation devant sa demeure. En plus des « problèmes de sécurité » que ressentent bien des personnes vivant dans le secteur, toutes ces activités nocturnes nuisent à leur qualité de vie.

Présence policière accrue

Véronique Comtois, porte-parole au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), fait savoir qu’en l’absence de statistiques, elle ne peut confirmer ou contester une recrudescence de la criminalité dans l’arrondissement de Ville-Marie. Mais elle s’est empressée d’ajouter que les policiers prennent « la situation au sérieux ».

Christine Caron affirme que son association et quelques syndicats de copropriétaires ont rencontré deux représentants de leur poste de quartier, il y a quelques jours. « Ce fut une rencontre fructueuse, ils comprennent bien nos préoccupations », indique-t-elle.

Pourquoi une telle violence?

Certains observateurs expliquent cette violence accrue par l’absence de touristes étrangers, tandis que d’autres l’attribuent à la popularité des boîtes de nuit et des gangs de rue. Pour Fiona Ham, aussi résidente du quartier, les plateformes de location à court terme de type Airbnb font aussi partie du problème, étant donné la disponibilité des unités dans le secteur.

Les touristes ne sont plus les mêmes. « Ils ont changé », dit-elle. Avant, il y avait un plus grand respect. Maintenant, les locataires à court terme louent en groupes. « C’est fou le nombre de fois qu’il faut appeler la police parce que des jeunes font du bruit », de dire Fiona Ham.

L’Île-des-Sœurs a également vécu des moments sombres, récemment, lorsqu’une copropriétaire a été retrouvée inconsciente à bord de son véhicule, lundi soir dernier, dans le stationnement intérieur d’une copropriété. « Il semble y avoir des traces de violence sur son corps », a précisé Caroline Chevrefils, porte-parole du SPVM.

Montréal, 10 septembre 2020
Source: La Presse