3 janvier 2017 — Les histoires d’infiltrations d’eau en copropriété continuent de faire couler beaucoup d’encre. Elles figurent, désormais, parmi les grands classiques vécus pas des milliers de copropriétaires québécois.
Natalia Viktevskaia, copropriétaire d’un condo acheté sur plan en 2007 à Saint-Hubert, est venue s’ajouter à une longue liste de candidats pour qui l’aventure en copropriété a mal tourné. « Des cas comme le sien, il y en a eu des milliers au Québec », confirme l’avocat émérite Yves Joli-Coeur, qui est également secrétaire général du RGCQ.
Infiltrations récurrentes
Cette dame est aux prises avec des infiltrations d’eau depuis quatre ans dans son unité. Celles-ci proviendraient de la toiture, ce qui lui causerait des dommages matériels, financiers et psychologiques. Elle blâme son syndicat de copropriétaires dans ce dossier, révèle le Journal Métro.
Tout a commencé en janvier 2013 : lors d’averses accompagnées de forts vents, une importante quantité d’eau a commencé à s’infiltrer par sa porte-fenêtre. Dès lors, Natalia Viktevskaia a entamé diverses démarches auprès du CA de la copropriété, afin que le problème soit résolu. Ses administrateurs ont fait réaliser des travaux correctifs à quelques reprises, mais le problème n’est toujours pas résolu.
Elle poursuit son syndicat
Mme Viktevskaia a finalement décidé de poursuivre son syndicat pour « négligence d’entretien du bâtiment ». Jusqu'à présent, l’action en justice qu’elle a engagée lui a coûté plus de 5 000 dollars. « Elle voudrait forcer la réparation de la toiture et obtenir un dédommagement pour les pertes subies », précise le Journal Métro.
La présidente du CA de la copropriété n’a pas souhaité commenter l’affaire lorsque Métro l’a appelée. « Ça suit son cours normal; c’est entre les mains des avocats. C’est le juge qui va trancher par rapport à tout ça », a-t-elle simplement déclaré.
À quand la réforme législative?
Cette histoire nous rappelle qu’il est urgent qu’une réforme législative en copropriété soit mise de l’avant. « La copropriété est devenue une zone de non-droit, a dit à Métro Yves Joli-Cœur. Le cadre légal, on ne le respecte pas. Les copropriétaires mettent souvent les problèmes sous le tapis en s’imaginant qu’ils vont disparaître, parce que ça coûte de l’argent pour les régler, notamment en ce qui a trait à l’état du bâtiment. Les gens deviennent alors seuls lorsqu’il y a un problème, comme je présume que c’est arrivé à la dame dont il est question dans cet article. Ils doivent donc requérir les services d’un avocat. »
Malheureusement, on ne sent pas une réelle volonté du gouvernement de prioriser cette réforme, d'ajouter Yves Joli-Coeur. « C’est triste, parce que les gens perdent confiance en ce mode d’habitation ». Le Comité consultatif sur la copropriété a produit un rapport, en 2012, afin d'éviter d'en arriver là. Ce document énumère les dysfonctionnements qui nécessitent, parfois, des modifications législatives afin de corriger plusieurs incongruités vécues par des milliers de copropriétaires québécois.
Montréal, 3 janvier 2017
Source : Journal Métro