Date de publication: 26/11/2016

Véhicules électriques: au-delà de la sémantique

 La voiture électrique, c’est bien beau, mais l’intégrer à son quotidien en condo n’est pas toujours facile.

Jacques Duval l'a constaté, après avoir acquis une Tesla P85D. Il a déjà parcouru 35 000 kilomètres avec son véhicule électrique, dont il ne peut plus se passer. « Il n’y a pas un bruit de caisse; la voiture est solide comme le roc », dit-il.

Branché sur 120 volts

Cet ex-coureur automobile et chroniqueur habite dans une copropriété qui a été construite au début des années 2000. Il admet avoir dû convaincre son voisinage avant de pouvoir installer sa borne de recharge (240 volts). « Ça n'a pas été la grosse chicane; on s'est finalement entendus. Mais ça a été un peu compliqué, je dirais. »

La borne a été installée à ses frais. Un électricien a modifié le panneau électrique de l’immeuble. Il a ensuite fait passer un fil jusqu’au stationnement, avant d’installer la borne de recharge, dont l’achat a été en partie remboursé par le gouvernement.

D'autres copropriétaires doivent ramer davantage. Ils peuvent même essuyer un refus catégorique. Dans bien des cas, la bisbille commence par un branchement du véhicule sur une fiche de 120 volts, qui fait office de chauffe-moteur. Cela déplaît à plusieurs copropriétaires, qui arguent que les conducteurs de véhicules électriques consomment plus d’énergie que les autres, et que recharger leur voiture entraîne des risques d’incendie.

En d'autres termes, au-delà de la sémantique, être propriétaire d’une voiture électrique en copropriété est tributaire du bon vouloir des autres. Il faut savoir que la plupart du temps, une case de stationnement est considérée comme une partie commune à usage restreint. En pareille situation, tous travaux d'amélioration à cette case doit obtenir l'accord de 75% des voix des copropriétaires présents ou représentés à l'assemblée.

Assouplir la loi?

Le gouvernement québécois encourage l’achat de véhicules électriques, et ça marche, encore qu'il obtiendrait plus de succès en assouplissant le cadre légal qui régit la copropriété. Idéalement, il faudrait que les modifications à une case de stationnement puissent être approuvées par un vote à majorité simple .

En ce qui a trait aux nouvelles habitations, Québec songe à forcer les promoteurs à installer les infrastructures nécessaires pendant leur construction. Pour l’instant, le Code de construction du Québec ne prévoit aucune obligation sur cette question.


Source : François G. Cellier + Radio-Canada