Date de publication: 18/07/2019

Ce qu’il en coûte pour devenir propriétaire

18 juillet 2019 — Accéder à la propriété coûte cher. Il faut donc avoir les moyens d’être propriétaire. Vouloir à tout prix acheter un condo sans se poser les bonnes questions, avant de plonger, pourrait conduire dans une impasse financière.

« Les mieux nantis pourront certes s’offrir l’appartement convoité, mais les autres, qui sont sur le seuil financier permettant d’accéder à la propriété pourraient vivre une situation fort différente », expose François Des Rosiers, professeur titulaire au Département de finance, assurance et immobilier à l’Université Laval.

 

Être locataire ou propriétaire?

En d’autres termes, ne vaudrait-il pas mieux être un bon locataire, plutôt qu’un propriétaire en constant équilibre sur le « fil du rasoir », par le fait d’une précarité financière chronique? Probablement que oui, bien qu’il se trouve des consommateurs en moyen d’acheter une propriété, mais qui préfèrent quand même vivre à loyer, pour ainsi profiter de la vie et être plus confortable sur le plan financier.

Pour eux, la location sur un horizon à long terme offre une plus grande flexibilité, la liberté de déménager, de voyager et de ne pas s’embarquer dans le paiement d’une hypothèque, ainsi que d’autres frais inhérents à un propriétaire résidentiel (en l’occurrence un copropriétaire), par exemple les droits de mutation, les frais de condo, les taxes municipales et scolaires, ainsi que les frais relatifs à des travaux d'amélioration dans la partie privative.

François Des Rosiers rappelle que sur le plan pécuniaire, les copropriétaires qui peinent chaque mois à joindre les deux bouts risquent d’être inconfortables. Pourquoi? Parce qu’au moment d’acheter, ils ont péché par « manque de littératie financière et continué de raisonner comme des locataires », constate-t-il. Or, la réalité financière d’un propriétaire est bien différente de celle vécue par un locataire.

Choisir d’être locataire

Roxane Fafard, 37 ans et directrice d’une fondation a fait le choix d’être locataire. Ce faisant, la jeune femme a pu rembourser ses dettes d’études plus rapidement, en plus de faire quatre voyages par année. Elle vit en couple dans un appartement situé dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. Il s’agit d’un rez-de-chaussée doté d’une cour. « Nous souhaitons demeurer ici le plus longtemps possible. Alors, en échange d’un gel de loyer pendant cinq ans, nous avons rénové la cuisine », dit-elle. 

Locataires pour de bon

Lorsque les gens prennent conscience des implications en termes d’engagement et de responsabilités, que ce soit en tant que locataire ou propriétaire, « ça devient une question très personnelle », relate pour sa part Denis Doucet, porte-parole chez Multi-Prêts.

Denis Doucet croit, également, que le désir d’accéder à la propriété dépend beaucoup des antécédents familiaux. « Des enfants qui ont grandi dans une maison s’imaginent mal vivre en loyer. À l’inverse, si la référence est celle d’avoir des parents locataires, cela risque de nuancer la perception de devenir propriétaire. »

Or, les parents de Roxane Fafard ont toujours été locataires. « On ne dit pas qu’on ne deviendra jamais propriétaires, mais pour le moment, le but est de mettre de l’argent de côté, de voyager et de profiter d’un chalet que l’on vient de louer dans les Laurentides. On est heureux ensemble, on est en santé, c’est maintenant que l’on veut profiter de la vie. »

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Par François G. Cellier et La Presse
Montréal, 18 juillet 2019