Date de publication: 03/02/2016

Une copropriété ghettoïsée?

3 février 2016 — Les assemblées générales de copropriétaires tenues en Mandarin au Wellington Court, une copropriété située à Richmond (en banlieue de Vancouver), alimentent les discussions au sein des médias en Colombie-Britannique.

Quatre copropriétaires qui vivent au Wellington Court ont porté plainte pour discrimination raciale. « Nous sommes au Canada; j’espère que l’on est tous égaux », a récemment plaidé Andreas Kargut, l’un des copropriétaires qui se sont adressés à la Commission des droits de la personne dans ce dossier.

Rappelons que la plainte est survenue lorsque le président du CA, Ed Mao, a indiqué que ces copropriétaires étaient les bienvenus lors des réunions, mais qu’il n’avait « aucunement l’intention de parler en anglais », d’ajouter Andreas Kargut.

Ghettoïsation

L’ex-premier ministre de la Colombie-Britannique, Ujjal Dosanjh, affirme qu’une telle attitude risque de conduire à la création de ghettos, rapporte le site Lash Condo Law. « Or, l’idée d’un Canada juste, égalitaire et inclusif ne survivra pas longtemps à une ghettoïsation », poursuit-il.   

La population de Richmond compte plus de 50 % d’individus originaires de la Chine. Au Wellington Court, seulement 30 % des résidents ne parlent pas le Mandarin. Après avoir obtenu suffisamment de procurations, l’un de ses copropriétaires qui s’exprime dans cette langue a pu changer la composition du CA, dont tous les membres parlent désormais le Mandarin, d’ajouter Lash Condo Law.   

Ce même CA argue que tenir des assemblées en Mandarin n’est pas discriminatoire. Il est beaucoup plus efficace d’agir ainsi, selon ses membres, tout en documentant les minutes de l’assemblée en anglais. De leur côté, les copropriétaires plaignants affirment que le Wellington Court est une copropriété créée légalement et qui possède un statut. Il ne s’agit pas d’un Club social. Les assemblées devraient y être tenues dans l’une des langues officielles reconnues au Canada.

Certains observateurs estiment que plusieurs tribunaux canadiens des droits de la personne seront éventuellement interpellés sur cette question. « Le Canada est un pays où vivent des communautés ethniques diverses, plus particulièrement dans les grands centres urbains. La situation vécue au Wellington Court pourrait se produire dans d’autres copropriétés », conclut Lash Condo Law.

Montréal, 3 février 2016

Source: Lash Condo Law