Date de publication: 16/02/2015

Une autre inspection préachat bâclée

16 février - Les inspections préachat menées par des amateurs ne seraient pas rares au Québec. Un autre cas de figure recensé récemment illustre toute l'ampleur du problème. Il concerne l'inspection d'une maison, mais il aurait tout aussi bien pu s'agir d'un condo.

Avant d'acheter la maison qu'il convoitait à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier (en 2008), dans la région de Québec, un couple s'est imaginé avoir eu la main heureuse avec un inspecteur en bâtiment. Ce dernier lui offrait une inspection pour la modique somme de 50 $, un prix d'ami, étant donné que l'inspecteur en question, qui est aussi entrepreneur, connaissait ces clients depuis longtemps.

Une inspection préachat mal faite

Selon ce qu'a appris le Journal de Montréal, cet inspecteur visiblement incompétent n'aurait "rien vu d'autre qu'un trou à boucher pour empêcher la vermine d'entrer, et il n'a pas remarqué un grand nombre de choses visibles à l'oeil nu". En réalité, des fissures lézardaient la fondation, il manquait des gouttières et des garde-corps d'escaliers, et il y avait absence de laine isolante dans le toit. Cette même toiture est à l'origine des nombreuses problématiques recensées, en raison du temps froid qui a considérablement fait grimper la facture de chauffage.

Le couple a dû se battre pendant sept ans pour faire valoir ses droits dans cette affaire. Après analyse du dossier, la juge Dominique Langis a finalement condamné l'inspecteur à  payer 4044 $ au couple, essentiellement pour ces défauts qui lui auraient permis de négogier à la baisse le prix de sa maison, s'il avait su au bon moment", indique le Journal de Montréal. L'ajout d'isolant a coûté 1121 $, l'installation de gouttières 950 $. Il a aussi fallu investir un autre 160 $ pour remettre les escaliers extérieurs à niveau. Le Tribunal a aussi ajouté la somme de 300 $ pour les inconvénients subis.

L'ACQC s'insurge

Pour sa défense, l'entrepreneur assure avoir prévenu ses clients qu'il n'était pas inspecteur. Cela dit, le couple admet avoir fait preuve d'imprudence, reconnaissant qu'il aurait fallu mieux s'informer afin de trouver une personne apte à faire le travail, par exemple un ingénieur, un architecte ou un technologue professionnel. "N'importe qui peut s'improviser inspecteur immobilier de nos jours", rappelle Guy Giasson, agent de communication à l'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC), un organisme qui déplore cette situation depuis le début des années 2000.

 

Montréal 16 février 2015