Date de publication: 30/09/2010

Se méfier avant d'acheter

administrateur-38.jpg30 septembre - Acquérir à l’aveuglette est monnaie courante dans le marché québécois de la copropriété. Pourtant, plusieurs vérifications élémentaires s’imposent avant de plonger. L'entreprise du promoteur vient-elle tout juste d’être créée? Quels sont ses antécédents sur le plan professionnel? A-t-il fait l’objet de réclamations dans le passé? Ces questions, et bien d’autres, devraient ressurgir tel un automatisme dans l’esprit des consommateurs.

Ce n’est pourtant pas le cas la plupart du temps. « J'ai adressé plusieurs mises en garde à certains amis. Malgré tout, ils ont acheté une unité d’habitation en copropriété sans faire les vérifications préalables. En général, les gens sont peu prudents lorsqu’il s’agit d’acquérir dans un immeuble neuf », affirme Me Michel Paradis, président du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ) dans la Vieille-Capitale.

Comment expliquer cette absence de vigilance? « Si un promoteur a les moyens de construire un immeuble évalué à plusieurs millions de dollars, se disent les acquéreurs, sa situation financière doit être solide », explique Michel Paradis, également avocat au cabinet Joli-Coeur Lacasse à Québec. Tomber sous le charme d’intérieurs relevés sur le plan esthétique, ou en raison de la présence d’une piscine à l’extérieur, suffit bien souvent à les convaincre. Pourtant, si un projet n'est pas couvert par un plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs, les copropriétaires se retrouvent généralement livrés à eux-mêmes.

Les maîtres d’oeuvre d’immeubles en copropriété forcés de fermer boutique, sans scrupules ou qui sont acculés à la faillite, « ça s'est déjà vu, surtout dans les petites copropriétés. Dans cette catégorie, certains se lancent dans un projet de condos, après avoir vécu une expérience sommaire dans la construction de maisons ou d’immeubles à bureaux », précise Michel Paradis.

Soulignons que les malfaçons et les vices de construction requièrent, bien souvent, des réparations qui ne peuvent attendre. Les appels de charges spéciales en découlant pourraient être salés. En outre, si un syndicat de copropriétaires lésé décidait d'entamer des poursuites judiciaires, il devrait, dès lors, payer des frais d’avocats élevés pour obtenir justice.

 

Montréal, le 30 septembre 2010